Cinema

Takeshis
TAKESHIS’ : LA SCIENCE DU RÊVE ? Le scénario du dernier film de Kitano est l’occasion d’un jeu vertigineux avec le double : un personnage blond, tout à fait identique à Takeshi Kitano et porte également le nom de Takeshi se met à rêver qu’il pourrait bien faire également du cinéma. Il passe des auditions lorsqu’il ne tient pas la caisse d’une petite supérette. Les jumeaux, l’un blond, l’autre brun, se croisent, l’un dans ses voitures, costumes, cérémoniaux luxueux, l’autre vivant dans une petite pièce minable, vêtu de vêtements à peu près informes ou d’un blouson rose d’assez mauvais goût, l’...
Anna Karina
Voyages en utopie avec Jean-Luc Godard Je ne sais pas où est l’utopie dans cette exposition où je n’ai guère vu que le monde bien réel qui nous entoure : guerres, violence, mobilier conventionnel, barrières infranchissables. L’utopie est peut-être alors dans l’exposition qui devait être réalisée et n’a pas eu lieu. Disons tout de suite que le vrai sujet d’émerveillement de cette exposition, c’est son absence, son état de projet entre celui qui n’a pas été possible et ce qui en reste, inachevé, ce chantier assez précaire comme un « ouvroir potentiel ». Comment pourrait-il en être autrement ?...
Le démon s'éveille la nuit
Psychanalyse et cinéma : Fritz Lang, Clash by night (Le Démon s'éveille la nuit), 1952. Fin de la présentation de la Gazette de l’Utopia, Bordeaux, où le film est projeté. Mais peut-être pourrez-vous le voir à Paris et dans d’autres villes qui proposeront cette rétrospective « Fritz Lang en Amérique ». Une telle lecture, dont le langage politique nous semble un peu simplificateur et daté, n’est toutefois pas impossible. Il est certain que les images du travail à la chaîne, des intérieurs meublés avec lampes à peluche, décors conventionnels, les dialogues révélant une aspiration à un mode de...
Misafa lesafa
Projections/débats Jeudi 2 février à 21h : Henri Cohen- Solal, psychanalyste, Tsvia Walden, psycholinguiste Mardi 7 février à 21h : Alain Fleischer, cinéaste, romancier, Maurice Olender, historien, éditeur Mardi 14 février à 21h : Marc Alain Ouaknin, philosophe Mardi 21 février à 21h : Sophie Kessler-Mesguich, linguiste, Rina Cohen, historienne Jeudi 23 février à 21h : Nathalie Zaltzman, Ghyslain Lévy, psychanalystes Dimanche 26 février à 11h : Max Kohn, psychanalyste Mardi 28 février à 21h : Daniel Farhi, rabbin Jeudi 2 mars à 21h : Mireille Hadas-Lebel, historienne dimanche 5 Mars à...
Au bord du cinéma avec Guy Debord Voilà, j'ai vu les films de Guy Debord ! Cela m'a pris quinze jours, pour trouver le temps, l'heure, croiser avec la rétrospective Fassbinder (on y reviendra). Je n'ignore plus cette œuvre énigmatique, même si je n'ose dire que je la connais. Parler des films de Debord est pour le moins aventureux, lui-même ayant déjà « réfut[é] tous les jugements tant élogieux qu'hostiles qui ont été jusqu'ici portés sur le film La société du spectacle », dans un court métrage de 1974, dont on peut penser qu'il étend son ombre sur tous les autres films. Qu'à cela ne tienne,...
histoire de violence
De Haneke à Cronenberg : de l'histoire au fait divers. Qu'est-ce qui distingue un film modestement et énigmatiquement intitulé Caché, d'un autre film, A History of violence, dont la prétention affichée est de nous dire l'histoire de la violence ? C'est que l'un montre la violence de l'histoire à ceux qui ne voudraient pas la voir, tandis que l'autre raconte une histoire de violence pour le plaisir du spectateur. Le titre de Cronenberg est assez équivoque, car en français, on peut le traduire comme une histoire de la violence ou une histoire de violence, ce qui est un peu différent. Pourtant...
Guy DEBORD
" Je crois que j'ai eu tort de déclarer, après l'assassinat de Gérard Lebovici, "qu'aucun de mes films ne sera plus projeté en France". Cette restriction ne se justifiait guère, et n'a été mise en avant que pour marquer l'ignominie particulière étalée à cette occasion par la presse française. Naturellement, j'aurais dû dire : jamais plus et nulle par t. Vous savez que j'ai toujours été très mal vu, et à bien juste titre, par tout le milieu du cinéma . " Est-ce bien là Guy Debord, qui refait son cinéma sur l'écran noir de nos nuits blanches? Le nom de Guy Debord est...
"La guerre des mondes" Steven Spielberg
À propos de La Guerre des Mondes de Steven Spielberg (2005) ou Des extra terrestres bien de chez nous... Steven Spielberg place l'action de son dernier film sur la côte Est (New Jersey), face à New York/Ground Zéro. Celle-ci doit faire face à une attaque d'extraterrestres aux rayons exterminateurs. Le nom du film est repris du roman de H.G.Wells (1898) où l'invasion des Martiens avait Londres pour cible ! Dans ce film, Spielberg continue de nous montrer les horreurs, la terreur, l'exode de populations entières dans l'Europe nazie, et aussi un écho sans détours au 11 septembre 2001,...
Les Invisibles
Les invisibles. Thierry Jousse. 2005 On a là un film très complexe, où la réalisation artistique, musicale en l'occurrence, met en cause l'objet du désir qu'est la voix. Qu'en est-il de l'efficience de la voix quand le regard est élidé, quand il opère in absentia ? La mise en jeu du désir et la construction du fantasme qui se donnent à lire dans ce film sont de nature à être mis en relation avec la situation analytique, soit ce qui se passe et passe dans les séances d'une cure. L'analogie ne serait pas là de l'ordre des faits, rien dans le scénario ne renvoie à la psychanalyse, mais le...
Last Days
Gus Van Sant, Last Days. Dès les premières images, se sont imposées celles, en surimpression, du film de Fernand Deligny, Le Moindre geste, tourné entre 1962 et 1964, par Josée Manenti sous la direction de Fernand Deligny, monté par Jean-Pierre Daniel entre 1968 et 1970, un film rare dont le statut est un peu marginal, et que l'on a eu récemment l'occasion de voir à Bordeaux, dans le cadre d'un débat avec des psychiatres et psychanalystes 2 . Ce personnage qui marche, déambule, trébuche, dans les traces incertaines de la forêt, qui grommelle des paroles inaudibles, des sons, s'enfuit, revient...

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