Cinema

rome
En règle générale, aimant les (bonnes) surprises, je n’apprécie pas vraiment qu’on me raconte les films que j’ai le projet d’aller voir, pas plus que les « bandes annonces ». Alors, me voilà bien embarrassée pour évoquer ici un film que j’ai bien aimé, sans pour autant tout dévoiler aux lecteurs par mon récit. Ce film aux couleurs romaines dégage une chaleur, une fantaisie, une vitalité contagieuse, réconfortante… Toute la presse en parle, et je n’y reviens donc que brièvement : on le sait, W. Allen fait actuellement le tour des villes d’Europe pour camper personnages et situations...
audiard
Jacques Audiard continue, dans ce nouvel opus, une belle réflexion sur le pouvoir, la puissance et la fragilité. Les protagonistes, Stéphanie, dresseuse d’orques et Ali, homme au corps puissant, filmé comme un paquet de muscles un peu lourd, sont tous les deux fascinés par la majesté, la force excitante et intimidante, purement physique, opaque. Ces masses aveugles des orques, comme de grosses peluches, de même que le corps élastique et rebondi du boxeur luisant, ont quelque chose à la fois d’effrayant et d’attendrissant, comme des forces naïves, enfantines, faute d’une intelligence (supposée...
fenetre d en face
La fenêtre d'en face de Ferzan Ozpetek. Dès sa sortie en salle en décembre 2005, ce film italien, amplement récompensé, connaît un vif succès : quatre David Di Donatello – l'équivalent de nos César français – dans les catégories Meilleur film, Meilleur acteur (Massimo Girotti), Meilleure actrice (Giovanna Mezzogiorno) et Meilleure musique ; trois Golden Globes italiens dans les catégories Meilleur film, Meilleur acteur (Massimo Girotti) et Meilleure actrice (Giovanna Mezzogiorno) ; ainsi qu'un prix du Meilleur réalisateur au 38e Festival du film de Karlovy Vary. La fenêtre d'en face s...
a dangerous method
A Dangerous Method 3 Geneviève Morel Freud ne voulait pas d’un film sur la psychanalyse. En 1925, Pabst, déjà célèbre pour avoir tourné La rue sans joie avec Greta Garbo, lui proposa un film sur la science de l’inconscient, dont les scénaristes seraient Abraham et Sachs, et le héros Werner Krauss, célèbre acteur expressionniste qui avait joué dans Le cabinet du Docteur Calligari de Robert Wiene (1919) 4 . La réaction de Freud fut sans ambiguïté : il refusa catégoriquement d’être associé à ce projet. « Ma principale objection reste que je ne tiens pas pour possible de...
Shining Kubrick
Les bonheurs de l’été : peut-être avez-vous eu la chance de voir les films de Asghar Farhadi, l’auteur d’Une séparation, À propos d'Elly et La Fête du feu, tout aussi excellents, avec une cohérence remarquable et de profiter de la rétrospective Stanley Kubrick. The Shining de Stanley Kubrick, 1980 : « All work and no play makes Jack a dull boy ». Certes, le jeu est nécessaire à l’enfant et à l’adulte car non seulement il permet d’échapper à l’ennui, et nous évite de devenir ennuyeux, mais en jouant, l’homme parcourt l’espace et le temps grâce au fantasme, sortant du labyrinthe dans lequel le...
C’est le genre de film qui met plutôt mal à l’aise parce qu’on ne sait pas s’il inclut le fait qu’on s’identifie aux personnages et à leurs valeurs, à leur idéologie qui est peut-être celle du film (du cinéaste) ou non. Bref, je m’agace de sentir que je suis supposée trouver Laurence et ses choix formidables, d’admirer sa posture, son courage, peut-être même de la trouver belle, comme le lui disent, dans ces scènes censées représenter le comble de la féminité, entre une mère et sa fille, entre deux amies, dont l’une immanquablement dirait à l’autre, toute rougissante de bonheur et de pudeur...
la piel que habito
Almodovar, La piel que habito Je ne vais pas vous inciter à aller voir un film d’Almodovar puisque nous sommes sans doute nombreux à guetter la sortie du dernier opus du grand cinéaste, comme du dernier Woody Allen ou Martin Scorcese, Herzog, Wenders ou Godard. Ne me reprochez donc pas de dévoiler la fin. Si vous n’avez pas vu le film, ne lisez pas ceci. Si vous l’avez vu, vous pouvez y retourner. Car le plaisir est encore plus grand la deuxième fois. Ce qui prouve que tout le bonheur d’un film n’est pas dans le suspens et les mystères d’une intrigue, même si cette dernière est...
Une separation
Histoires de famille Une séparation Par un hasard extraordinaire, je suis allée voir le film Une séparation avec ma mère qui passait deux jours à la maison. Que faire ? Du tourisme, des salons de thé, un peu de chaise longue et… si on allait au cinéma ? Nous partageons cette passion. Elle ne fait pas attention, ne sait pas où je l’emmêne. Dès les premières minutes, je sens qu’elle se crispe, s’énerve. Voilà qu’elle se tortille, maugrée, fait mine de vouloir sortir. Finalement, elle reste, tout en grognant à côté de moi. En sortant, c’est le scandale, elle interpelle la pauvre dame du cinéma...
Une separation
Une séparation : Le jeu de la vérité Le cinéma iranien nous avait déjà fait cadeau de celui qui est, à mes yeux aujourd’hui, l’un des plus grand sinon le plus grand des cinéastes de notre temps Abbas Karostami. Il nous livre aujourd’hui un véritable bijou qui fera date dans l’histoire du cinéma. « Une séparation » sera en effet, j’en suis persuadé, projeté dans les écoles de cinéma et instruira nombre de futurs réalisateurs. Pour une fois la critique ne s’y est pas trompée puisque ce film a été salué par de nombreux prix au festival de Berlin et que la critique française lui a, de son côté,...
un debut
Difficile de ne pas aller voir ce film quand on est professeur et qu’on a vu et aimé Récréations, Être et Avoir, Entre les murs, grands prédécesseurs qui ont révélé le goût du public pour l’école et ses questions, et même la cinégénie de celle-ci. De fait, les enfants sont beaux, attendrissants, comme le signalait assez la bonne dame d’à côté qui, entre deux reniflements, soupirait, « ah, qu’il est mignon ! ». Les cinéastes s’en sont donné à cœur joie de plans de demi-ensemble ou rapprochés sur ces petites têtes penseuses, parfois endormies, dodelinant irrésistiblement, parfois très...

Pages