Élisabeth Roudinesco

Le journal « Le monde » et la psychanalyse

Le journal « Le monde » et la psychanalyse La position de la rédaction du « monde » vis-à-vis de la psychanalyse a varié notablement depuis que je lis ce journal. Il y eut l’époque Escoffier-Lambiotte médecin belge qui dirigea la rubrique « médecine » de 1956 à 1988. Elle y exerça un pouvoir sans mesure durant toutes ces années. Pour elle la psychanalyse n’avait rien de scientifique et s’apparentait à une sorte de mode voire de charlatanisme. Pas question donc, dans ses pages d’y faire la moindre référence. Seule la rubrique littéraire -le « monde des livres » -où écrivait Roland Jaccard...Lire la suite
Freud à Bloomsbury

Freud à Bloomsbury H. Michaud

Freud à Bloomsbury Henriette Michaud [1] Fayard Ouvertures James et Alix Strachey passeurs Depuis son enfance, Freud a été attiré voir fasciné par la culture anglaise. Si l’on connaît sa méfiance vis-à-vis des Etats-Unis, par contre son amour de l’Angleterre et de sa culture ne s’est jamais démenti. C’est d’ailleurs, on s’en souvient, dans ce pays qu’il trouvera, à la fin de sa vie, refuge et réconfort. Il demandera même la nationalité britannique mais ne l’obtiendra pas car il est, comme l’indique Henriette Michaud, désigné comme étant malgré tout « enemy Alien. » Nous sommes alors à l’...Lire la suite
Simone Signoret  "La nostalgie n'est plus ce qu'elle était"

oedipe info : Préférence Nationale

Préférence nationale À Serge Klarsfeld Simone Signoret « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était » Points-Actuels (ça ne s’invente pas !) PP 59-62 « A l’époque, pour être figurante, je veux dire artiste de complément, il fallait avoir une carte du COIC(prononcez coïque) délivrée par la Propaganda Saffel et prouvant une aryenneté indiscutable(…) J’avais compris que, professionnellement , j’étais partante pour une compétition de slalom à laquelle on pouvait toujours s’inscrire, où l’on pouvait faire de son mieux pour éviter les mauvaises portes, voire même attraper les bonnes, mais qui, en...Lire la suite

Ce que Lacan nous enseigne par Jonatan Drumond Jardini 

Pédagogie lacanienne ? 1 1 Mes remerciements à Fabienne Hulak, Sophie Marret-Maleval, Emmanuelle Edelstein et Raphaël Boussion pour leur contribution précieuse à la rédaction de ce texte grâce à leurs lectures. Ce que Lacan nous enseigne est le fruit d’un travail collectif auquel trente personnes, auteurs et éditeurs inclus, ont participé. L’ouvrage en question compte, parmi ses trois cents pages et dix-neuf productions textuelles, organisés autour de cinq axes centraux, des articles hétérogènes notamment au niveau des thématiques et qui témoignent de la recherche réalisée au département de...Lire la suite
L'amour paradoxal ou une promesse de séparation

Radmila Zygouris. L’amour paradoxal ou une promesse de séparation. Édition revue et corrigée. Éditions des crépuscules. L. Le Vaguerèse

C’était il y a bien longtemps déjà. Y avait-il une bande ? Sans doute. Elle allait se retrouver autour de ce que l’on a appelé le Référé espèce de révolte contre les décisions de plus en plus arbitraires de Lacan que l’on soupçonnait d’être en sous-main celles de Jacques-Alain Miller. Cette bande, je n’en étais pas. Je n’étais pas membre de l’École Freudienne et n’en serais jamais car celle-ci allait disparaître avant que ma candidature ne soit examinée. Mais enfin, même si je n’en étais pas, il me semble que je me reconnaissais assez bien dans l’esprit frondeur qui animait certains de mes...Lire la suite
Gérard Miller

Entretien d'E.Roudinesco dans Libération au sujet de la mise en cause de Gérard Miller

Libération, 9 mars 2024 Interview version en ligne : liberation.fr Idées et débats Elisabeth Roudinesco : «Tout le monde voyait que Gérard Miller utilisait l’hypnose pour son propre plaisir» Violences sexuelles dossier L’historienne de la psychanalyse juge que son collègue lacanien, accusé de violences sexuelles par une cinquantaine de femmes, jette l’opprobre sur l’hypnothérapie en faisant de sa pratique un moyen de manipuler les êtres. par Virginie Bloch-Lainé On aurait pu croire que les accusations de viols, d’agressions sexuelles, et de tentatives d’agression sexuelles qui visent Gérard...Lire la suite

Retour à Jitomir

« Pendant de nombreuses années, les gens de ma génération eurent la préoccupation de dissimuler leurs souvenirs, de les réprimer, ou pour employer un mot plus dur, de les supprimer. Il fut impossible de vivre après la Shoah autrement qu’en réduisant la mémoire au silence. La mémoire devint notre ennemi. C’est à chaque instant qu’on travailla à l’émousser, à la détourner, à l’engourdir, comme on le fait avec la douleur. » « Le combat dura des années. Les gens apprirent à vivre sans souvenirs, à la façon dont on apprend à vivre quand on est amputé. » « Je pensais, et pense...Lire la suite

De l'amour !

de L’amour ! La dernière émission d’Alain Finkielkraut « Répliques » avait pour thème l’amour. Je trouve souvent de l’intérêt à cette émission qui donne une place affirmée au débat. Deux femmes confrontaient « leur » version de l’amour. La première plutôt véhémente, auteur d’un blog intitulé « les couilles sur la table » en tenait pour la statistique et les données sociologiques. Elle voyait dans la lutte contre les meurtres des femmes par leur conjoint ou leur amant le principe même de toute lutte visant à la disparition de la violence entre les sexes ou plutôt de la violence des hommes...Lire la suite

Édito : Tu devrais prendre un anti dépresseur …

Édito : Tu devrais prendre un anti dépresseur … Sans vouloir être péjoratif vis-à-vis de mes confrères je dirai que dans leur choix d’un médicament le risque encouru a un impact déterminant et que de ce fait certains médicaments sont prescrits d’abord parce que leurs effets secondaires sont jugés peu importants et les risques associés jugés faibles. On peut le comprendre. Lorsqu’un patient consulte un médecin il attend le plus souvent une réponse et celle-ci a de grandes chances d’être médicamenteuse. Pour faire autrement, encore faut-il que le médecin dispose d’une autre réponse possible et...Lire la suite
par la fenêtre ou par la porte

Edito : Par la fenêtre ou par la porte : le sujet du harcèlement au travail

Edito : Par la fenêtre ou par la porte : le sujet du harcèlement au travail J’étais hier, à l’invitation de Roland Gori, à la projection du film de Jean-Pierre Bloc « Par la fenêtre ou par la porte ». Ce film a pour sujet la lutte syndicale qui s’est déroulée durant dix ans et qui a conduit à l’inculpation (modeste) du dirigeant de l’entreprise Orange Didier Lombard, ancien Polytechnicien considéré par ses pairs comme un modèle du « grand patron ». Il faut ajouter que si ce dernier a bien été inculpé en appel, ses avocats ont d’ores et déjà fait un recours en cassation. De quoi Didier Lombard...Lire la suite

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