L'Autre

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L'Autre Ignorant tout l’une de l’autre, Mado et Lila se sont crues durant quinze ans chacune la " moitié " du même homme, avec lequel elles ont eu chacune deux enfants. Peu de temps après que les deux femmes ont appris (à la faveur d’un pataquès administratif) qu’elles n’avaient somme toute été, durant toutes ces années, que des moitiés de moitié, " l’homme aux deux adresses »" disparaît sans laisser d’adresse. Du 11 Janvier au 4 Février.

* mardi à 19h * mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 21h * dimanche à 16h Prix des places Plein tarif 27€, le mardi 19€, moins de trente ans 13€

Un grand moment …

Un grand moment que nous offre à nouveau Enzo Cormann. Quand tout y est, un texte, une mise en scène, une direction d’acteur et deux actrices formidables on est vraiment au théâtre et c’est l’émotion. Le plaisir du texte, du dire, du jeu, des situations… Une fois encore je suis enthousiasmée par L'autre comme je l’avais été par La révolte des Anges saisissante rencontre entre Chet Baker, Bernard-Marie Koltès et Jean-Michel Basquiat, montée, il y a deux saisons, aussi à la Colline.

Cette fois c’est de femmes dont il s’agit ; c’est la place laissée vide par un homme qui est à l’origine de leur rencontre et de ce qu’il en adviendra. Une pièce d’une heure trente qui se déplie en trois volets, trois temps de vie, trois mode d’être au monde. Juste assez pour qu’une autre advienne, création de pure fiction. Cormann manie ici la métalepse avec virtuosité, sa pièce dont je ne voudrais pas dévoiler le ressort pour garder à ceux qui ne la connaissent pas encore la dimension de la surprise, met au travail le théâtre dans le théâtre, autrement qu’à la manière de Shakespeare dans Hamlet, le texte dans le texte avec virtuosité, l’histoire dans l’histoire, le récit dans le récit, c’est un délice à qui aime les jeux de la langue, les ruses de l’art de la scène. Cormann est aussi le metteur en scène et son parti pris est de nous faire assister à la modification du plateau. Les techniciens déplacent de grands blocs pour changer par trois fois l’espace scénique : même matériau, autre lieu, autre atmosphère, autre temps. Tout est jeu sur la fiction. Où commence-t-elle ? Et où finit-elle ? Une interrogation en abyme sur la place et l’enjeu du théâtre et de la littérature pour tout un chacun ?

Le texte est merveilleusement servi par Catherine Matisse et Martine Vandeville. Leur jeu est d’une grande sobriété, leur présence scénique intense, elles nous font traverser le quatrième mur et entrer dans le spectacle…mais où sommes-nous donc-nous spectateur ?