confiteor
CONFITEOR de Jaume Cabre. Actes Sud 2013 Bien que dans ma jeunesse lointaine, les livres épais ne me rebutassent point, (j’ai beaucoup aimé et relu bien des fois les frères Karamazov), j’ai maintenant horreur des gros bouquins, et celui-là, qui fait presque huit cent pages m’avait d’abord rebuté par son poids dont déjà souffraient mes mains. Mais j’ai entendu mon libraire en faire grand éloge dans sa boutique de bon accueil. - C’est le meilleur roman étranger de l’année, disait-il. Me voilà donc avec les 770 pages de « Confiteor ». Retraité et seul à la maison pour quelques jours, ce livre ne...

Morts et phantasmes de meurtre en réanimation

Morts et phantasmes de meurtre en réanimation "Nous disons : la Mort - et cette abstraction nous dispense d'en ressentir l'infini et l'horreur", écrit Cioran. Hier soir j’ai regardé un vieux classique du cinéma muet : ‘Safety last’ de WC Field. On y use le comique de répétition jusqu’à la corde. On y voit un homme engagé dans le pari impossible de grimper aux murs d’un building jusqu’au quinzième étage. Il est en permanence au risque de tomber et tout plein de difficultés extérieures viennent augmenter comiquement la précarité de son équilibre. Je me suis bien amusé, cette confrontation...Lire la suite

RÉPÉTER

RÉPÉTER Je viens de relire, re-parcourir plutôt, « les Bourreaux volontaires de Hitler » de Jonah Goldhagen, et particulièrement, ( pp 209-262) l’histoire du 101° bataillon de police dont l’intérêt est d’être très solidement documentée. J’ai été interpellé par la répétition mécanique de leurs actes de tuerie et je vous demande la permission de ne m’intéresser aujourd’hui qu’à cet aspect des choses : la répétition insensée des meurtres encore et encore toute la journée - avec des pauses cigarettes café ou sandwich qui auraient pu, pourquoi pas, être l’occasion de décrocher. Les meurtriers ? Il...Lire la suite

Georges Orwell

J.Fennetaux « Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre ? Winston ? - En le faisant souffrir répondit-il. - Exactement, en le faisant souffrir. L'obéissance ne suffit pas. Comment s'il ne souffre pas peut-on être certain, qu'il obéit, non à sa propre volonté, mais à la vôtre ? Le pouvoir est d'infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on rassemble ensuite selon de nouvelles formes qu'on a choisies… ‘1984' p 376 « Notre âme ne branle qu'à crédit, liée et contrainte à l'appétit des fantaisies d'autruy .» Michel de...Lire la suite
Peut être parce que je suis tombé tard dans l'analyse, je ne crois pas du tout que la psychanalyse ait à adopter une position défensive. Pour moi le tranchant n'en est pas émoussé et il reste des terres à défricher avec les outils qu'elle nous a légués. Si vous pensez vraiment qu'il faut réagir aux différents pamphlets dont elle est l'objet, répondez en montrant la psychanalyse en marche, la psychanalyse en invention... l'instrument qui nous permet de penser plus loin notre monde en mutation permanente et rapide - qui nous permet aussi de penser le passé d'il y a soixante ans avec l'espoir d'...Lire la suite

La supervision :une drôle de présence, mais une présence quand même

LA SUPERVISION une drôle de présence, mais une présence quand même Ce n’est plus qu’un souvenir, qu’un dire sur, mais c’en est doublement présent pour moi : Ginette Raimbault m’a accueilli dans son séminaire puis chez elle comme jamais personne ne m’a accueilli. José Morel s’en souviendrait : quand nous avons avec l’assistante sociale du service présenté le résultat de notre travail de trois ans sur les traumas crâniens, Ginette Raimbault nous a offert une bouteille de champagne au Lutétia, cet hôtel chic où l’on accueillit dans un passé pas si lointain des sans papiers venant des camps de...Lire la suite

L'ÉTRANGER

L'ÉTRANGER L’ÉTRANGER 1 «Celui qui adhère à une loi ne craint pas le jugement qui le replace dans un ordre auquel il croit. Mais le plus haut des tourments humains est d’être jugé sans loi. Nous sommes pourtant dans ce tourment. Privés de leur frein naturel, les juges, déchaînés au hasard, mettent les bouchées doubles.» (Albert Camus « la Chute», pp 135-136, Gallimard, 1956). Jacqueline. Fennetaux --C’est en reconnaissant l’autre comme un homme qu’on se sent et qu’on se sait humain. Lire la Lettre de Dominique Chancé à Joseph Gazengel en réponse à son texte "L'étranger" - En négligeant l’...Lire la suite
Marie-Claire Célérier ; « APRÈS-COUP ; Paroles de femme, Paroles de psychanalyste », EDK 2009.
Chère Marie-Claire Quelle leçon de vie tu nous donnes là : Le soleil la mer, les corps et leurs joies,le plaisir de nager vers large jusqu’à se faire un peu peur ! Oui, tu as aimé notre planète et ses habitants : Du Ladak au Machu Pichu, de Ushuaïa au Cercle arctique rien n’est resté hors de ton atteinte - rien n’a épuisé ni même émoussé ta curiosité et ta sympathie pour les humains. Des amours brûlantes, de la vie à deux, des enfants aimés, des petits-enfants tout proches, tu as aussi goûté de toute ton âme ! Tu écris bien, le sais-tu ? J’ai lu ton livre en trois jours, emporté dans la...

Germaine Tillon

GERMAINE TILLION, une Ethnographe (annonce du séminaire) « Si l'Ethnographie peut encore servir à quelque chose, c'est à apprendre à vivre ensemble »GT Certains Touareg valorisent l’exogamie, si bien qu’il naît des enfants dont chacun des deux parents est d’une tribu différente. Cela conduit naturellement ces enfants à naviguer de l’une à l’autre. On les appelle les « apaiseurs ». et survient-il une brouille, une guerre entre ces deux tribus (qui toutes les deux sont leurs) - que ce sont souvent eux, ces négociateurs nés - qui trouveront une issue au conflit. Germaine Tillion nous en parle...Lire la suite

l'ancêtre. À propos de la psychanalyse à l'hôpital.

L'ANCETRE Merci à Jean-Pierre Basclet de m’avoir invité à prendre la parole dans son séminaire. J’en suis d’autant plus touché qu’il m’a dit votre intérêt pour la psychanalyse, et le psychanalyste à l’hôpital, Puisqu’il m’a convoqué ici comme ANCETRE - oui c’est bien à ce titre que je suis parmi vous - je vais me permettre de vous raconter des histoires, des histoires comme ça. C’est la deuxième fois que l’écriture d’un texte (Au delà du principe de plaisir… une rêverie) me vaut la joie d’une rencontre comme ce soir. La première fois, c’était il y a un peu plus de quinze ans. J’avais écrit un...Lire la suite

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