Notes sur l'histoire de la communauté analytique de Madrid liée à l'EEP

Notes sur l'histoire de la communauté analytique de Madrid liée à l'EEP

[photo: statue Don Juan]

La constitution du « Forum de Madrid »

La constitution du « Foro psicoanalítico de Madrid » est la conclusion d'une longue crise qui a traversé la communauté analytique de cette ville depuis la constitution de l'École Européenne de Psychanalyse en 1990. À Madrid, ainsi qu'à Toulouse, Paris, Rio et Medellin, la crise de l'AMP s1est déclenchée d'une façon particulièrement virulente. Cette crise était déjà ouverte d'une façon explicite avant la « Grande Conversation de Barcelone de juillet 98 » et la création des forums proposée par Colette Soler au début de septembre. La dissolution de la Section Clinique au printemps 1998, la « Conversation de Madrid » du mois d'avril, la « Lettre des treize », la proposition de création de forums et la démission du seul AE de Madrid, Francisco Pereña, en juillet, sont des jalons importants de la crise. Ils ont précédé et préparé la constitution du Forum. Si la Section de Madrid de l'École Européenne de Psychanalyse (EEP) procède d'un pacte entre groupes analytiques différents, le Forum par contre réunit les sujets qui ont dit « non », un par un, à la politique de l'AMP et qui se sont retrouvés, après, dans une même communauté. Ce n'est pas une communauté reliée par un projet commun, mais par ce qui a causé pour chacun cette prise de position.

Comment en est-on arrivé là ? Je vais faire un tracé rapide et évidement subjectif de l'histoire de la communauté analytique de Madrid et de la crise institutionnelle pour tenter de repérer quelques aspects de l'impasse qui nous a conduits aux forums. Lacan a été introduit en Espagne notamment par Oscar Massota, fondateur de la Biblioteca Freudiana de Barcelona. Au début des années 80, il n'y avait à Madrid qu'un groupe lacanien, Serie Psicoanalítica, fondé en 1979 par Jorge Alemán, venu de Buenos Aires quelques années auparavant. À la même époque, d'autres analystes provenant aussi d'Argentine, constituent des petits groupes où on commence à travailler les textes de Lacan.

En 1985, ont lieu à Barcelone les Premières journées organisées par le Champ freudien en Espagne. Celui-ci vient alors d'être constitué par quelques analystes espagnols, membres de l'ECF, venus de Paris après la mort de Lacan. Parmi ces analystes je signalerais principalement Carmen Gallano, qui fut longtemps la seule représentante du Champ freudien en Espagne, et Vicente Mira, membres fondateurs d'un nouveau groupe à Madrid, Ambito Madrileño de Psicoanálisis, dont j'ai été membre dès le début.

En 1986, le Courrier du Champ Freudien en Espagne devient la revue El Analyticón. Elle publie certains travaux des collègues espagnols et français de l'ECF. En 1987, il y avait en Espagne 16 groupes attachés au Champ Freudien. À Madrid, ils étaient quatre : les deux déjà cités, plus Ateneo Freudiano de Madrid et Analytica. Leur travail se soutenait principalement autour du transfert sur analystes et se faisait dans un climat de confiance et d'enthousiasme. Des activités de formation (séminaires, conférences, publications, bibliothèques, etc) y étaient organisées. À cette époque on constatait déjà d'une façon explicite des conflits entre les groupes ; il n'y avait pas une bonne entente parmi eux et les uns se méfiaient des autres.

En 1988, commence à la Bibliothèque Nationale de Madrid le Séminaire du Champ freudien donné par des collègues français. Ce séminaire réunit les membres des différents groupes et dessine dans la pensée de chacun la nécessité d'un rassemblement à l'horizon, chapeauté par le Champ freudien. À cette même époque, J.-A. Miller assure une présence de plus en plus importante à Madrid et avance l'idée d'une coordination du travail des groupes. Le groupe et ses effets d'identification sont mis en question comme modèle de communauté analytique.

Le 21 septembre 1990, l'École Européenne de Psychanalyse est fondée à Barcelone. Peu de temps après, chacun des quatre groupes décide de leur dissolution. Leurs membres entrent alors tous dans le GEM (Groupe d'Études Madrilène de l'École Européenne de Psychanalyse) proposé par Jacques-Alain Miller comme une structure préalable à la Section de Madrid de l'EEP, qui ne verra le jour qu1en 1995, après le Pacte de Madrid. Pacte destiné à pacifier les tensions existantes encore, 5 ans après.

La création des groupes d'étude (GEP) en Espagne, comme le GEM, devait permettre selon J.-A. Miller : « à des communautés divisées, hétérogènes ou éparpillées, d'évoluer progressivement vers une véritable communauté de travail, et de préparer ainsi la création d'une Section. Les GEP participent au mouvement général de l'École, qui les fera tout naturellement évoluer.(1)Au moment de la création du GEM, nous sommes plus de 120 membres. Avec le GEM, cette communauté divisée en groupes hétérogènes se fait porteuse d'un projet commun. Chacun de ses membres consent à travailler avec d'autres dans les directions imposées par les nécessités de la toute nouvelle École. Des personnes provenant des groupes différents s1engagent dans la constitution d'espaces de formation, de cartels, de la bibliothèque, et des instances. Néanmoins, il faut souligner que pendant quelques années la grande prolifération de cartels a été très stimulante.

La question de Madrid

Le 17 novembre 1990, lors du Colloque « Uno por Uno » du Champ freudien à Madrid, J.-A. Miller pose officiellement ce qui a été connu comme La question de Madrid. L'enjeu de son allocution porte sur les modalités d'entrée à l'École. Il propose deux types : la voie du travailleur décidé et celle de la passe. Deux modalités mises en rapport avec les deux types de sélection des analystes, AME et AE prévus dans la Proposition du 67. La question posée est alors la suivante : Que vous semble-t-il de la proposition de laisser à chacun de vous-mêmes la liberté d'entrée à l'école selon les deux modes que j'ai différencié. C'est une vraie question. Ce que vous pourriez apporter sera très important pour l'avenir de l'École.

Je prendrais cette « question de Madrid » comme un moment fondateur. Elle introduit dans la communauté une question capitale : comment entrer à l'École et être reconnu comme analyste ?

Pour travailler la question de la passe, le GEM organise pendant les années 91-92 un espace de débat avec les collègues français sur la mise en fonctionnement du dispositif à l'intérieur de la nouvelle Ecole. Par ailleurs, les membres les plus saillants de chaque groupe, environ une vingtaine, sont nommés membres de l'EEP et certains AME. Ces nominations ont provoqué un certain malaise. Ceux qui étaient reconnus comme analystes par leurs pairs n'ont pas tous été nommés et inversement parmi ceux qui étaient nommés certains n'étaient pas reconnus. Bien sûr la question de la reconnaisance est très délicate et très particulière. Elle dépend en grande partie des transferts et de leur maniement. En tout cas, ces nominations signifiaient la supériorité accordée à la politique de l'École face aux politiques locales.

Je voudrais m'arrêter ici pour examiner brièvement les termes implicites contenus dans La question de Madrid. La voie du travailleur décidé a été reprise par J.-A. Miller de l'Acte de fondation de l'École Française de Psychanalyse (devenue l'École Freudienne de paris). En 1964, après la rupture avec la Société française de psychanalyse, Lacan fonde cette École pour restaurer la praxis originale de la psychanalyse, dégradée au sein de la SFP, et assurer la survie de son propre enseignement.

Il la fonde comme « l'organisme où doit s'accomplir un travail », celui de préserver l'expérience de la psychanalyse et de la transmettre. L'objectif de ce travail -dit le texte un peu plus loin- est « indissoluble d'une formation à dispenser dans ce mouvement de reconquête ». Une reconquête qui passe par la transmission et le transfert de travail : « L'enseignement de la psychanalyse ne peut se transmettre d'un sujet à l'autre que par les voies d'un transfert de travail. Les "séminaires", [] ne fonderont rien, s'ils ne renvoient à ce transfert". Le transfert de travail situé à la base comme principe actif de l'Ecole.

L'École de l'Acte de fondation a une organisation minimaliste, « circulaire » avec « un fonctionnement facile à programmer ». Elle se base sur le travail d'élaboration en cartel ?« pour l'exécution du travail, nous adopterons le principe d'une élaboration soutenue dans un petit groupe »-, et n'a pas « besoin d'une liste nombreuse, mais de travailleurs décidés". C'est enfin une École créée pour soutenir le travail d'élaboration et de construction de savoir, le travail de création et d'invention : « aucun appareil doctrinal, et notamment la nôtre, si propice qu'il puisse être à la direction du travail, ne peut préjuger des conclusions qui en seront le reste ».

La deuxième référence de la Question de Madrid est La « Proposition sur le psychanalyste de l'École de 1967 ». Dans ce texte, Lacan introduit la question de la garantie et l'idée de gradus. À la logique du pouvoir et de la hiérarchie, il oppose le gradus comme un mode d'ancrer la politique de l'analyste dans l'institution. Le gradus est réglé sous deux formes : l'AME, l'analyste qui travaille comme analyste est , nommé par ses pairs et l'AE, celui qui témoigne de l'expérience de la psychanalyse et transmet par l'entremise d'un passeur un savoir sur la fin de la cure. Ces titres sont accordés par l'École, qui se porte garante de la pratique et de l'enseignement des personnes ainsi nommées. L'introduction du gradus comme distinct de la hiérarchie assure pour Lacan la différence entre savoir et pouvoir. C'est le fondement même d'une École de psychanalyse.

La troisième référence, la dernière, est la « Note aux Italiens ». Je ne vais pas l'aborder ici, je parlerai de la passe plus loin. Je vous ai amené ces citations pour retenir surtout la signification accordée par Lacan et le contexte d'apparition de termes tels que travailleur décidé, reconquête, extension et d'autres, qui, à partir de la Question de Madrid, ont commencé à circuler dans les communautés de l'AMP et à fonctionner comme des signifiants maîtres, détournés de leur contexte.

L'institutionnalisation du travailleur décidé

Vers la fin de 1992 à lieu la Première Assemblée Générale de l'EEP. Dans le Rapport de Madrid on peut lire « Pendant ces deux années, la constitution de l'École a accaparé beaucoup d'investissement libidinal [« au prix d'un certain repli vers l'intérieur de la vie institutionnelle, une certaine fermeture dans le « parmi nous ».

En effet, depuis la création de l'École, l'ensemble de la communauté s'est mis au travail d'organisation institutionnelle et à « donner du corps » aux cartels et aux espaces de formation. L'inscription dans ces lieux devient presque une obligation, une nécessité imposée par le fonctionnement de l'École de Miller, qui décide de l'orientation du travail et de l'organisation du groupe madrilien. « Chaque Section est l'affaire de l'École dans son ensemble »(2). Progressivement la logique du pouvoir prend le pas sur le débat clinique et sur la transmission. Le travail s'appauvrit et les débats institutionnels prennent le relais. Les intérêts de Madrid penchent vers les intérêts de Paris. Le travailleur décidé de Lacan devient dans l'EEP un fonctionnaire de l'appareil institutionnel dédié à l'extension de l'organisation sous l'égide de la « reconquête du champ freudien ».

Le 2 janvier 1991, 10 ans après la mort de Lacan, J.-A. Miller fonde à Paris L'Association Mondiale de Psychanalyse (AMP) dans l'intention de promouvoir la psychanalyse dans les différents pays. Celle- ci, reconnaît par le Pacte de Paris les quatre Ecoles suivantes : l'ECF, l'École du Champ freudien de Caracas, l'EEP, et l'École d'Orientation lacanienne en Argentine. Celle-ci fut d'ailleurs fondée le même jour que l'Association. Je vous amène ces données pour vous montrer à quel point le terme de reconquête, signifié dans le contexte de l'Acte de fondation comme reconquête du champ de la psychanalyse dans la cure, a été signifié dans l'AMP comme un impératif d'organisation et d'extension institutionnelle. En dix ans, l'École de Lacan devient sous la direction de J.-A. Miller un énorme appareil institutionnel qui atteint tous les coins du monde. Aujourd'hui, 17 ans après la mort de Lacan, la (WAP) World Association of Psychoanalysis, l'actuel « look » de l'AMP, se confronte avec l'IPA. Cette politique expansionniste qui caractérise la politique de l'AMP s1appuie sur le terme d'extension. Or, pour Lacan l'extension de la psychanalyse dépend de la position subjective de l'enseignant et de son rapport avec la psychanalyse et n'a rien à voir avec le territoire.

C'est vraiment impressionnant la puissance avec laquelle s1est répandue l'Association. D'où est sortie tant d'énergie ? L'ampleur de l'AMP a fait penser à certains qu'un intérêt économique serait à la base de cet élan. Il me semble qu'il s1agit plutôt du transfert à la psychanalyse et de l'énergie libidinale mise en jeu dans la communauté analytique. La même qui s'est fait sentir sous la forme de la haine dans tous les coins de l'AMP pendant la crise. L'institution analytique a à porter le poids libidinal que chaque sujet à investi là où, dans son analyse, il a confié son être le plus intime.

C'est sans doute le transfert de travail et le travail de transfert qui ont soutenu dans les communautés la construction des sections de l'EEP. On ne peut pas penser l'institution analytique sans penser au transfert. Avant tout, ce qui fonde le lien entre les analystes est le transfert à la psychanalyse, le fait d'avoir été traversé par la psychanalyse. Cette expérience est le réel en jeu des sociétés analytiques dont parle Lacan, ce qu1il s1agit de transmettre. C'est pour cela qu'à mon avis une Ecole doit tenter de garantir avant tout une communauté qui soutienne l'élaboration de chacun pour qu'il puisse construire avec d'autres un savoir dans l'acte même de son énonciation. Il me semble que c'est dans ce sens que Lacan disait donner ses séminaires en position d'analysant.

Or, à Madrid comme ailleurs, la transmission devient une répétition érudite des énoncés des notables, l'exposition du savoir emprunté, le plagiat institutionnalisé de la leçon bien apprise. On ne parle plus de clinique. Les citations à J.-A. Miller se font de plus en plus fréquentes dans les textes et les exposés comme s'il s'agissait de consignes ou d'invocations : « Miller a dit que ». C'est la transmission comme prière. Par ailleurs, le semblant de bien-dire est utilisé pour faire face aux enjeux imaginaires du groupe et par cela, obtenir une reconnaissance de l'Autre. À l'occasion, de celui qui a posé la Question de Madrid avec les clefs de l'École Millérienne en main. L'histoire de Madrid, comme l'histoire de beaucoup d'autres villes, peut témoigner de l'introduction dans la communauté de la politique de J.-A. Miller et du versant de son désir. Conduire les communautés selon la logique de la reconnaissance et de l'amour : être reconnu par le maître, aimé du père, dans laquelle lui même participe.

Le moment de conclure : la Conversation de Madrid

La deuxième voie d'entrée à l'École proposée dans la Question de Madrid est celle de la passe. Lacan a inventé la passe comme un dispositif destiné à interroger le désir de l'analyste et le passage d'analysant à analyste. Il l'a conçu comme un dispositif de production et de transmission de savoir sur la fin d'analyse. La mise en oeuvre du dispositif implique aussi la question de la nomination et de la garantie : le passant est nommé AE s'il témoigne de la destitution subjective que caractérise pour Lacan le moment de la passe. Lacan institue l'AE comme un titre temporaire d'une durée de trois ans. L'École attend alors de lui la transmission du savoir qu'il a pu construire.

L'origine de la crise de l'AMP se situe notamment autour de la question de la passe et de la fin de l'analyse. Suite à la non-nomination, il y a environ deux ans, par un des cartels de la passe (le cartel B) de Miguel Bassols, vice-président de l'EEP et analysant de J.-A. Miller, celui-ci a mis en question les arguments retenus par le cartel et a interprété cette non-nomination comme un symptôme de dysfonctionnement du dispositif qu'il a appelé le symptôme B. Il propose alors quelques modifications du dispositif : -

L'introduction des critères politique et épistémologique dans l'évaluation du témoignage du passant. À côté du niveau clinique, J.-A. Miller propose d'ajouter les niveaux politiques, correspondant à l'engagement du sujet vis-à-vis de l'École, et le niveau épistémologique, relié à la formalisation théorique de la logique de la cure et de la fin d'analyse.

La création d'un élément inédit de contrôle du dispositif : l'extime, nommé par le Délégué Général, qui fonctionnerait comme garant de la passe et qui serait consulté au moment où un passant serait susceptible d'obtenir son titre d'AE.

L'AE permanent. J.-A. Miller propose au Collège de la passe d'instaurer la nomination d'AE comme titre permanent.

Ce sont, parmi d'autres, les points de désaccord qui ont déclenché la crise de l'AMP. À Madrid, cette crise s'est déclarée ouverte à partir de la Conversation de Madrid. La Conversation de Madrid a eu lieu le 4 avril 1998 en réponse à un Communiqué du Conseil de l'EEP qui demandait littéralement la célébration de Conversations au sein de l'EEP pour « contribuer à la lutte contre l'inertie » et préparer Barcelone. À l'ordre du jour se trouvaient les points abordés dans le débat sur la passe initiés à Paris en 1996 et plus concrètement les modifications introduites par J.-A. Miller. Des questions cruciales pour l'École.

À cette époque je n'étais plus à Madrid. C'est pour cela que je ne peux vous faire part des arguments exposés dans la Conversation qu'à partir des documents existants. Parmi ces arguments, et par rapport aux trois modifications citées, je retiens les suivants : Par rapport aux niveaux de la passe, l'introduction des critères politique et épistémologique annule la condition de contingence et de surprise de la passe, l'apparition de tout ce qui ne serait pas en accord avec les archétypes. La clinique est dévalorisée, et le critère politique s'oppose à l'idée de Lacan d'ouvrir aux jeunes, pas connus, une voie d'entrée à l'École par la cure.

Sur la création de l'extime, Carmen Gallano rappelle que le dispositif de la passe échappe au contrôle puisque la nomination d'AE est contingente et dépend d'un effet de transmission. Qui peut juger d'une nomination ? Qui peut s'autoriser à accuser d'avoir mal entendu ou de ne pas avoir entendu ?

Finalement, en relation à l'AE permanent, la critique est que cela récrée une caste d'AE, comme le dit Lacan : "mieux vaut qu'il passe, cet AE, avant que d'aller droit s'encastrer dans la caste"(3). Une caste qui élimine la tension entre la hiérarchie et le gradus établie dans la Proposition. Évidement les analyses finies et les destitutions du sujet supposé savoir devraient introduire du nouveau dans la dite communauté concernant le lien social entre les analystes.

La réponse écrite de J.-A.Miller à ces arguments a été ses "Réponses à des objections madrilènes" où il se prononce au nom du Conseil de l'EEP pour refermer clairement le débat. Puis, dans ce qui a été appelée la "Lettre des treize", treize collègues présentent leur "divergence" par rapport au traitement accordé à la Conversation de Madrid. Finalement, dans "La lettre madrilène" publiée par l'AMP, J.-A.Miller annonce "l'arrivée de Thanatos dans le Champ freudien". Jusqu'à ici on supportait à Madrid tous ces enjeux imaginaires avec résignation : tant qu'il y aurait la passe Tant que le dispositif de la passe reste à abri de la politique institutionnelle on fera confiance à l'École comme pari de garantie.

NOTES
1) Lettre du 18 octobre 1990 aux futurs membres de l'Ecole
2) Européenne de Psychanalyse
3) 2) Lettre du 18 octobre 1990 aux futurs membres de l'Ecole
4) Européenne de Psychanalyse
5) 3) Lettre pour la Cause freudienne. 2 octobre 1980. --

G.Rubio, Intervention au Forum de Liège 27 octobre 1998

guillermo.rubio@skynet.be
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