Embrouilles

Autres articles de l'auteur

Freud à Bloomsbury H. Michaud

Freud à Bloomsbury

Freud à Bloomsbury Henriette Michaud [1] ...

Lire la suite

Radmila Zygouris. L’amour paradoxal ou une promesse de séparation. Édition revue et corrigée. Éditions des crépuscules. L. Le Vaguerèse

L'amour paradoxal ou une promesse de séparation

  C’était il y a bien longtemps déjà. Y avait-il une bande ? Sans doute. Elle allait se retrouver autour de ce que l’on a appelé le Référé espèce de révolte contre les décisions de plus en plus arbitraires de Lacan que l’on soupçonnait d’être en sous-main...

Lire la suite

Édito : Tu devrais prendre un anti dépresseur …

Édito : Tu devrais prendre un anti dépresseur …   Sans vouloir être péjoratif vis-à-vis de mes confrères je dirai que dans leur choix d’un médicament le risque encouru a un impact déterminant et que de ce...

Lire la suite

Pages

Embrouilles !

Il y a quelques jours de cela, j’ai reçu de Gérard Haddad un courriel au sujet de son livre « le péché originel de la psychanalyse ». Il m’alertait à propos d’un article de Jean Birnbaum, journaliste au « monde »,responsable des sciences humaines au Monde des livres et collaborateur dans ce journal d’Élisabeth Roudinesco, qui aurait été écarté sous la pression de cette dernière, et d’en appeler à la solidarité contre la censure s’exerçant contre lui. Je demandais alors à Gérard Haddad avec lequel j’entretiens des relations amicales de m’envoyer l’article en question, ce qu’il se trouva dans l’impossibilité de faire. Je prenais donc quelques informations auprès de mes correspondants et constatai assez rapidement que le fil des évènements était assez différent de la version qui m’avait été présentée.

La page consacrée aux ouvrages de psychanalyse avait bien été préparée en lien avec les attachés de presse des différentes maisons d’édition concernées. Le Seuil avait, bien entendu, soumis le livre de Gérard Haddad aux journalistes du « monde », mais ceux-ci ne l’avaient pas retenu, usant de leur droit de choisir les livres qu’ils souhaitaient critiquer. L’incident pour tout dire pouvait dès lors être considéré comme clos, si ce n’est l’effet non négligeable de suspicion engendré par ce courrier adressé à plusieurs personnalités.

À ce propos, il n’est pas rare que j’entende, au sujet d’Élisabeth Roudinesco, de nombreuses de remarques pas toujours amènes. Ses détracteurs dénoncent de sa part une sorte d’hégémonie médiatique et n’ont pas de propos assez durs pour s’en prendre à ses articles et ses prises de position. Il est certain que sa place à la fois de journaliste et de défenseur de la psychanalyse rend sa situation inconfortable et l’expose plus qu’un autre aux soupçons de développer une vue partisane des choses ; Ceux qui s’en prennent à elle pensent que si elle n’occupait pas la place qui est la sienne, les journaux seraient plus enclins à consacrer une part plus importante à la psychanalyse. Par quel miracle ?

De fait, cette position me semble emblématique d’une cécité suicidaire. Plutôt que de voir les apports de ceux qui défendent la psychanalyse et occupent des postes à responsabilités, chacun se prend à les critiquer et à les affaiblir sous prétexte qu’ils ont une opinion et qu’ils la défendent. Que veut-on ? que nous abandonnions partout les postes que nous avons difficilement conquis à l’université, dans les médias, dans les lieux de culture et de pensée sous prétexte de nos différences de point de vue ? Pense-t-on que nous aurions quelque chose à gagner à les voir remplacés par ceux qui jettent l’inconscient aux orties ? Veut-on laisser la place et pratiquer la politique du pire ? Si Élisabeth Roudinesco ne défendait pas au « monde » et ailleurs les ouvrages de psychanalyse aurions-nous davantage de critiques ou au contraire n’en aurions-nous plus du tout ? Et pensons-nous sans sourire que la qualité de nos publications vaut, sans débat et sans lutte, la place que nous lui revendiquons aujourd’hui ?

Car enfin derrière tout ce remue-ménage se cache une autre question. Que représentent au bout du compte trois lignes dans le « monde des livres » ? N’avons-nous pas tout intérêt à mettre plutôt l’accent sur une critique de fond au sein de moyens de diffusion spécialisés mais largement diffusés ? Et si aujourd’hui nous parlons tant d’évaluation, craignant d’avoir à y faire face, n’est-ce pas parce que cette critique, nous n’avons pas su l’organiser entre nous, sur des bases claires, à l’écart des chapelles ? C’est pourtant à ce prix que nous regagnerons la confiance des collègues des autres disciplines, des universitaires, des journalistes, des institutions soignantes et des patients qui s’adressent encore à nous.

À la suite du courrier que nous vous avons adressé dans la lettre interne, nous avons commencé à recevoir de vous un certain nombre de textes au sujet de livres récemment parus. Leur nombre est bien sûr modeste pour l’instant mais comme on dit, ce n’est qu’un début. Il ne tient désormais qu’à vous de prendre la plume pour donner de façon argumentée votre point de vue et de prendre vos responsabilités de lecteur. Vous disposerez d’une place conséquente vous permettant de développer votre pensée et votre commentaire sera consultable aussi longtemps que le site existera. Vous aurez dans votre écriture à faire la part de vos réflexions mais aussi des liens transférentiels qui vous lient à l’auteur. Vous pourrez alors constater qu’écrire une critique ce n’est pas si simple…

Bonnes vacances donc à tous et rendez-vous à la rentrée pour une nouvelle année de travail !