Attention flottante et Association libre à l'Hotel Gloria de Rio de janeiro. Notes sur la Seconde Rencontre Mondiale des États Généraux de la Psychanalyse

La Seconde Rencontre Mondiale des États Généraux s'est tenue récemment à Rio de Janeiro (30/10 - 02/11/2003) avec pour thème « L'actualité dans la Psychanalyse » - actualité marquée par les hommes politiques et la politique. Cela faisait suite aux propos de Jacques Derrida à Paris quand il avait engagé les psychanalystes à pratiquer une « psychanalyse qui ne résiste pas à elle-même ni au monde », reprenant ainsi l'exercice de la réflexion psychanalytique autour du social et de la culture inauguré par Freud. Derrida dit qu'une telle réflexion a des effets décisifs, effets dans le champ de l'éthique, de la politique et du juridique. Après tout, la pulsion de mort, la pulsion de domination, qui au niveau personnel se montre comme sado-masochisme, se cristallise au niveau social dans des luttes de pouvoir, tranchées mortelles où s'installe fermement le narcissisme. C'est elle qui soutient l'idéologie de la souveraineté des Etats et justifie l'exercice de leur cruauté. Elle se manifeste aussi dans toutes les institutions et est responsable en grande partie de leurs pathologies.

Si une des clés centrales des États Généraux est la réflexion psychanalytique sur la politique et sa pratique, qui est le maniement du pouvoir, j'aimerais commencer ces notes avec un petit commentaire sur l'incidence de ces aspects sur l'organisation de l'événement lui-même.

Comme vous le savez, cette Seconde Rencontre Mondiale des États Généraux a été précédée par une rencontre latino-américaine à Buenos Aires, en novembre 2002, où s'était initiée une polémique qui a persisté jusqu'à l'actuelle rencontre mondiale. Cette polémique était centrée sur la forme de la rencontre.

Quelques-uns préconisaient la permanence de la forme créée à Paris par René Major, avec une « fonction lecteur ». Dans cette configuration les travaux envoyés sont reçus par une commission qui les distribue aux « lecteurs » choisis, lesquels se chargent de les lire et de les commenter à l'assemblée, qui peut alors les discuter.

Les non partisans de cette configuration proposaient le modèle utilisé à la rencontre de 1999, à São Paulo, dans laquelle les auteurs lisaient leurs travaux dans de petits groupes et les discutaient avec les intéressés. Ceux qui préféraient cette dernière forme ont laissé entendre qu'à Paris les chargés de la "fonction lecteur" s'étaient laissés emporter par leur narcissisme, ne réussissant par conséquent pas à exercer la tâche qui leur était impartie.

Les inévitables disputes de pouvoir à l'intérieur du mouvement ont utilisé ces différentes façons de concevoir la rencontre comme motif, polarisant ainsi une « rivalité » entre le "groupe de São Paulo " - partisan des petits groupes avec présentation de l'auteur, et le " groupe de Rio ", responsable pour l'organisation du Mondial, partisan du modèle parisien, qui a fini par prévaloir.

Si je débute ces notes en mentionnant tout cela, je le fais dans l'esprit qui me semble être celui des EG, où des psychanalystes se réunissent pour parler en leur propre nom, désireux qu'ils sont d'établir une nouvelle forme de partage de leurs expériences et de penser les impasses de la psychanalyse actuellement, soit à travers le prisme des questions épistémologiques, la psychanalyse étant coincée entre le cognitivisme et les neurosciences, qui la présentent comme « dépassée », soit du point de vue institutionnel, lorsque la remémoration et le dévoilement des histoires " officielles " révèlent une pathologie institutionnelle.

Ainsi, il me semble salutaire, dans ce mouvement critique et novateur, que les inévitables disputes de pouvoir puissent être traitées de façon différente. C'est-à-dire, non pas réprimées et escamotées mais exposées, ce qui permet leur analyse et puis leur déconstruction.

Ces commentaires ne remettent pas en question la nécessité indiscutable d'un pouvoir compétent et responsable – exercé par l'équipe de Rio – qui a organisé et a assumé tous les risques de la Rencontre, ce dont je pense, nous lui sommes tous très reconnaissants.

Les tensions propres à cette situation – « petits groupes » contre « assemblée avec des lecteurs », « São Paulo » contre « Rio »- n'ont pas dépassé des niveaux tolérables et ont même fini par avoir un effet positif. La « fonction lecteur » a été réalisée beaucoup mieux à Rio qu'à Paris. Les lecteurs ont cherché à se tenir aux travaux qui leur ont été confiés et, peut-être à une seule exception, les auteurs se sont sentis bien représentés. De cette façon, l'assemblée a pu avoir une vision de la production qui était déjà disponible dans le réseau, et qui continue à l'être. (www.estadosgerais.org).

La Rencontre s'est déroulée avec trois conférenciers - Toni Negri, Tariq Ali et Paulo Sérgio Rouanet. J'avoue qu'au moment où j'ai pris connaissance de ces noms, ma première réaction a été de penser que se préparait une application erronée de la proposition de Derrida. Il m'a semblé que le mouvement devrait être inverse – au lieu d'inviter des hommes politiques à nous parler, nous-mêmes psychanalystes devrions nous compromettre à parler de la politique à partir de la psychanalyse. À la fin de la Rencontre, j'ai vu que je m'étais trompé. J'ai constaté l'évidence, c'est à dire que le mouvement d'approche de la psychanalyse et du politique est double. Si l'objectif de la Réunion était de favoriser cette rencontre, le choix des conférenciers n'aurait pas pu être meilleur. Leurs paroles nous ont placés d'emblée dans la réalité politique, avec des conséquences stimulantes, comme nous le verrons.

Toni Negri, que je ne connaissais pas, m'a donné l'impression de faire un « aggiornamento » du marxisme classique, l'appliquant à un monde non plus divisé en deux moitiés antagoniques et dialectiques, mais régies par un « empire », avec un « centre » et une « périphérie », ce qui rend obsolète l'ancienne notion d'Etat-nation et son corollaire, le colonialisme. En même temps devient obsolète le concept de « peuple » comme agent de changement de l'histoire. Il y a maintenant une « multitude », qui a le pouvoir d'exercer une « résistance » capable d'influer significativement sur les directions prises par l'« empire ». Tout en répondant à une question de l'assemblée, Negri a dit qu'il « n'avait jamais vu un inconscient », ce que j'ai considéré comme une façon d'exprimer une certaine réticence à assimiler l'apport freudien à ses concepts philosophiques. Seule une collègue l'a interpellé à la suite de cette affirmation, obtenant une réponse peu concluante. Si je ne me trompe pas, Negri s'éloigne de la proposition de Derrida, qui affirme qu'aucune explication économique - et il sous-entend clairement l'explication marxiste -ne peut prétendre expliquer la pulsion de mort, avec ses avatars de souveraineté, de cruauté, de sadisme, de guerres etc., pour cela la vision psychanalytique est absolument nécessaire. Il s'éloigne aussi de ceux qui ont essayé d'établir un pont entre la psychanalyse et Marx, comme - pour citer les plus connus - les philosophes de École de Frankfurt (Theodor Adorno, Herbert Marcuse, Max Horkheimer et Leo Lowenthal), Althusser et le groupe "Socialisme ou Barbarie", duquel faisait partie Lyotard, qui a fini par abandonner la priorité de l'économie marxiste pour une vision d"économie libidinale", fortement teintée par la psychanalyse.

Les paroles de Negri m'ont rappelé la relation compliquée de la psychanalyse avec le marxisme. Freud a constamment dénoncé la prétention qu'il y a dans le projet de créer un « homme nouveau » objectif considéré comme une illusion, et produit de l'idéologie, qu'elle soit de gauche ou de droite, et qu'il voit comme une religion laique qui conduit inévitablement au désastre et à l'irrationalité. Le progrès de l'humanité selon Freud se fondait sur une raison issue des Lumières qu'il considérait comme la grande libératrice de l'homme, une raison enrichie profondément par la connaissance de l'inconscient. Du point de vue du mouvement psychanalytique, nous savons que « tous les psychanalystes marxistes ont été expulsés, poursuivis ou marginalisés par l'IPA, surtout quand elle était sous la direction d'Ernest Jones, qui a préféré pactiser avec le nazisme, au nom d'une politique de « sauvetage » de la psychanalyse en Allemagne », comme le dit Elisabeth Roudinesco. Selon elle, ces analystes marxistes ont été rejetés aussi par le mouvement communiste international, qui considérait la psychanalyse comme une « science bourgeoise », ce qui a fait qu'elle a été totalement bannie de l'Union Soviétique entre 1930 et 1975 .

Le sujet de Tariq Ali a été le fondamentalisme. Il a montré comment ce terme, actuellement identifié avec l'islamisme et la politique du monde arabe, s'origine avec la réforme luthérienne et l'implantation du protestantisme en Europe et en Amérique du Nord. Si ce terme indique le radicalisme terroriste dans la politique et, dans le cas arabe, s'appuie sur une base religieuse, Ali ne cesse d'alerter sur l'irrationalisme laïque, non-religieux, basé sur le dieu « marché », et qui régit la politique de l'empire capitaliste. Après avoir fait des commentaires sur la guerre en Irak, Ali a abordé le conflit arabo-israélien en Israël - ou devrions ici dire "Palestino-israëlien" ?

Cette question a produit un effet marquant dans l'assemblée, « en la politisant »- dans le sens qu'à ce moment, elle ne se constituait plus de psychanalystes essayant de penser la politique avec l'appareil conceptuel de la psychanalyse, mais de citoyens impliqués, directement et exprimant avec accent, leurs croyances et idéologies politiques. Cela mérite d'être détaillé : cette politisation s'est montrée dans des paroles et des apartés pendant la conférence elle-même, ainsi que le lendemain, quand ont été faits des « commentaires de rejet » émis par ceux qui se sont considérés comme offensés par un discours qu'ils ont jugé « belliciste » et « défensif de la pulsion de mort ».

Ce même lendemain, avant le début des travaux de la table, l'assemblée a été informée par le coordinateur que les organisateurs avaient accordé un temps supplémentaire à un des lecteurs pour, de cette place, commenter la conférence d'Ali. Cette concession a provoqué d'immédiates et vigoureuses protestations de l'assemblée, qui n'a pas trouvé approprié que le temps de la table, assigné à la lecture des travaux, ait pris d'autres fins, trouvant que si quelqu'un voulait faire usage de la parole pour d'autres sujets non liés à la lecture des textes, il devrait le faire pendant l'ouverture des débats dans l'assemblée elle-même et non à cette tribune. Cette attitude a été comprise par la « solliciteuse de temps supplémentaire » comme une attitude xénophobe de l'assemblée, qui l'empêchait de parler parce qu'elle était une « étrangère » ce qui donne une bonne mesure de la « température » émotionnelle régnant à ce moment. À mon avis, la réaction de l'assemblée s'explique non du fait que la « pétitionnaire du temps supplémentaire » était une « étrangère », ni même par la teneur de l'éventuel débat (les déclarations « offensives » de Tariq Ali contre les juifs) mais par le fait que lui donner un temps en plus à ce moment là, quand les activités de la table étaient autres et que chaque participant avait un temps déterminé, a semblé à l'assemblée un abus de pouvoir de la part des organisateurs, qui, de cette façon, pourrait favoriser un point de vue contre l'autre. Une telle équivoque a été rapidement corrigée, et les débats remis à un moment approprié, après l'exercice de la « fonction lecteur » des participants de la table.

Sans vouloir ni pouvoir reprendre toute la richesse de ce débat, il me semble qu'un des aspects importants a été de considérer le "terrorisme" comme modalité de manifestation politique à respecter. Cette question s'impose depuis l'attaque du World Trade Center à New York. A ce propos, il est frappant de prendre conscience que les medias américains ne mentionnent que le « 11 septembre », peut-être pour tenter de diminuer l'impact avec ce glissement du fait à la date de son événement. Dans un « empire » de plus en plus consolidé et d'une incontestable suprématie militaire, reste -t-il quelque autre forme de confrontation que de dire non au « terrorisme » ?

Mais pour continuer, il est important de ne pas oublier comment le terme « terroriste » est paradigmatique dans ce qu'il révèle les impasses liées à la rencontre avec l'autre, dans sa « radicale alterité », comme le dit Levinas. Entre des factions belligérantes - dans le cas spécifique nous avons l'« empire » et une nation occupée, l'Irak - ce que l'un, l'« empire » nomme « terroriste », l'autre, la nation occupée, l'Irak, l'appelle « héros » ou « martyr » d'une guerre de libération nationale.

Ainsi, l'utilisation du signifiant « terroriste » délimite automatiquement le champ de qui l'émet ou, ce qui se produit peut-être, dans la plupart des cas, c'est que le pouvoir de l'« empire » contrôle les grandes medias et nous impose les versions de la réalité qui servent ses enjeux de pouvoir.

Quand on parle de l'Islam, nous ne pouvons pas nier que s'installe un facteur lourd et difficile qui est la religion. Il me semble que là bas la religion soit encore une importante – sinon la plus grande – force directement politique, ce qui depuis la Révolution Française ne se produit plus dans le monde occidental, car il s'est établi une séparation définitive entre religion et état. En Occident la force politique que la religion exerce encore est indirecte, par l'intermédiaire des partis laïcs.

Il n'y a pas moyen de nier la complexité de ces sujets et on doit penser si c'est possible une vision de ces problèmes sans les œillères idéologiques, œillères que – comme analystes - nous devrions toujours essayer de retirer, pour une contribution au débat politique dans lequel nous pourrions être supposés mieux équipés que les autres. Ça a été ce que j'ai essayé de faire ici maintenant, mais je me demande si j'ai réussi à éviter les séductions de l'idéologie.

Pour en revenir à la Rencontre et en reprendre les manifestations politiques, quelques-uns ont dit déplorer qu'une salle de conférences de psychanalystes puisse « applaudir la pulsion de mort » en parlant des applaudissements donnés à Ali. Un autre collègue a affirmé que de telles paroles et avis indiqueraient qu'Il existe une « éthique des applaudissements». En fait, si les applaudissements à la parole de Tariq Ali en ont dérangé à quelques-uns, ce qui m'a personnellement dérangé ce sont les applaudissements à Toni Negri… De toute façon, je pense qui il y a eu une différence entre les applaudissements de la première conférence (Negri) et ceux de la seconde conférence (Ali). Je dirais que les applaudissements à Toni Negri sont venus d'une salle aliénée, sans conscience du fort contenu politique et idéologique de la parole du conférencier. C'était une salle qui applaudissait par éducation, sans s'interroger sur comment elle était atteinte par cette parole, puisque, comme je l'ai déjà dit, seule une collègue l'a interrogé directement. La conférence suivante a trouvé une salle plus sensible, qui, dans une position opposée à la flegmatique indifférence de la nuit précédente, radicalisait politiquement ses réactions. Dans l'assemblée finale, une collègue a déclaré qu'elle avait trouvé étrange de voir presque six cent analystes applaudir quelqu'un qui disait « ne pas croire à l'inconscient parce qu'il ne l'a jamais vu ».

La conférence de Rouanet, a repris la vigueur, la vitalité et l'actualité de la pensée de Freud, et a eu l'effet de mettre l'accent sur une question sérieuse. S'il est vrai que le social et le culturel portent la marque du temps, l'un des objectifs de la Rencontre était de penser l'actualité pour la psychanalyse. Nous devons être attentif à ce que, dans l'empressement de comprendre les modalités par lesquelles l'« actualité » se figure dans le psychisme d'aujourd'hui, il y a le risque de considérer la pensée de Freud comme « obsolète » et peu pratique pour l'appréhension de ces nouvelles « actualités ». Il est clair que la pensée freudienne ne peut pas être vue comme un texte sacré intouchable, le mot final et décisif sur tous les processus mentaux de l'humanité. Il est évident que nous devons être ouverts à de nouvelles évolutions. C'est une façon de maintenir cette pensée vivante et opérante. Mais il faut être vigilants pour que ce nécessaire processus d'ouverture aux évolutions nouvelles prenne en compte ces nouvelles subjectivités, les nouvelles actualités, et ne soit pas utilisé comme résistance, comme rationalisation pour le refoulement et le refus d'aspects essentiels du savoir déjà accumulé. Un exemple typique de cela est l'analyse que Freud a fait de la religion. À mon avis, la considérer comme « datée » et/ou « positiviste » est le fruit du refoulement et de la dénégation entre les psychanalystes eux-mêmes. La parole de Rouanet a rendu possible une certaine mise en perspective des récits des travaux par les lecteurs, me faisant penser à jusqu'à quel point plusieurs des propositions faites seraient compatibles avec les concepts que je considère comme fondamentaux dans la psychanalyse.

Ainsi, si les conférences de Negri et d'Ali nous ont envoyés directement aux champs du monde de la politique externe, la conférence de Rouanet nous a placés dans le monde de la politique interne psychanalytique. Rouanet, à reprendre avec tant de brio la pensée freudienne, nous a rappelé l'existence des évolutions de cette pensée visibles dans les diverses et divergentes écoles psychanalytiques. Cela soulève d'innombrables problèmes épistémologiques internes qui ne peuvent pas être niés. Nous devons reconnaître que la psychanalyse a à se confronter avec les autres savoirs et à délimiter ses propres critères de validation, transmission, recherche et enseignement. Pour cela, elle a besoin de s'organiser dans son domaine, avant de se confronter aux autres. Je veux dire en disant cela que s'imposent des études comparatives qui évaluent cliniquement les diverses théorisations psychanalytiques. C'est une tâche laborieuse, qui implique l'établissement de paramètres épistémologiques qui sont encore en construction. C'est certainement plus difficile quand ces différences théoriques sont, comme c'est souvent le cas, utilisées comme des objets politiques et idéologiques, sans mentionner les résidus transférentiels et contre-transférentiels qui se sont installés pendant le processus de formation (identification et fidélité avec des analystes, des contrôleurs, des institutions, etc). C'est-à-dire que, dans le jeu de pouvoir institutionnel et dans la lutte pour le marché, des groupes s'organisent et choisissent un auteur et ses écrits comme drapeau et toute tentative d'approcher tel auteur dans une critique ou une confrontation théorique ou épistémologique avec un autre auteur devient une guerre d'extermination entre groupes. Je trouve que tous savent cela, mais je parle de ma propre expérience, des guerres dont j'ai été témoin/j'ai participé entre des freudiens, des kleiniens et des lacaniens.

Une dernière considération sur la Rencontre a rapport avec la présence modeste de collègues venus de l'extérieur, et même jusqu'à l'Argentine. Nous avons ressenti l'absence de René Major, qui souffre de « calculs rénaux », circonstance qui a donné lieu à plusieurs jeux de mots de sa plume – aurait-t-il « calculé cela ? » - (lu par Michel Plon).

D'autres absences déplorées ont été celles d'Elisabeth Roudinesco et de Jacques Derrida. Que signifient ces absences ? Un désintérêt, un évitement de ce mouvement si prometteur ? De toutes façons l'intérêt interne, brésilien, a été bien évident.

À la fin des travaux et dans l'idée d'éviter l'institutionnalisation de ses effets et puis de nourrir l'inflation imaginaire du moi, l'assemblée a dissout la Rencontre. En aurons nous une autre prochainement ? Notre désir - qui continuera à circuler dans notre réseau- déterminera cela.

Pour terminer, je rappelle le titre de ces notes. Elles n'ont pas la prétention d'être un récit précis de la Rencontre. Pour cela nous disposons des enregistrements complets audio et vidéo. Ce sont des découpages produits par ma subjectivité, avec ce que cela implique de bon et de mauvais. Je pense que ce serait intéressant de les confronter à des découpages opérés par d'autres subjectivités.

traduction Mirian Giannella/relecture et corrections Christine van den Berg

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Roudinesco, Elisabeth et Plon Michel – Dicionário de Psicanálise – Jorge Zahar Editor – Rio – 1998 – voir spécialement les mots ‘freudo-marxisme', ‘Herbert Marcuse', ‘Russie', ‘communisme' et ‘histoire de la psychanalyse'. La citation au dessus se trouve p. 282 de l'édition cité plus haut.