Roger Gentis, un psychiatre qui savait écrire     

Le 1er août dernier, après le long silence dans lequel il trouva bon de se tenir, Roger Gentis s’est éteint à l’âge de 91 ans, à Orléans. Psychiatre, psychanalyste, critique littéraire, écrivain, poète, il fit partie de cette génération de cliniciens qui comprit que la psychiatrie était politique d’essence, et qui de ce fait s’employa à rendre et à maintenir possible contre la maltraitance asilaire, la surdité idéologique, le pouvoir des pouvoirs, les résistances de tous ordres, mais aussi la dictature du sens et des systèmes, une clinique des psychoses non seulement respectueuse de ce mode d’être au monde mais aussi soucieuse d’un être-avec.