Ce que Wilfred Bion a légué à la psychanalyse
JAMES S. GROTSTEIN ( 1925-2015), psychiatre et psychanalyste américain, a été formé à la Société psychanalytique de Los Angeles. Malgré une imposante carrière de clini¬cien, d'universitaire et de chercheur, ses contributions originales à la psychanalyse contemporaine restent méconnues en France. Avec Un rayon d'intense obscurité, Ithaque publie son premier ouvrage en langue française.

Traduit de l'anglais par le Groupe de travail Bion

Bion me rappelait toujours que je devais tri'intéresser davantage

à mes propres réponses a ce qu'il disait plutôt qu'à sa personne on à ses propos. J'ai décidé de prendre au pied de la lettre celle invitation généreuse, fort de la certitude qu'il souhaitait cl avail besoin que l'on joue avec lui... Il faut ce jeu, celte confrontation avec ses idées avanl de les absorber. Le lecteur verra bien jusqu'où je suis allé... Bion, je crois, m'en avail accordé à l'avance la permission.»    .1. S. Grotstein

Analysant de Wilfred Ruppert Bion à Los Angeles dans les années  1970, James Grotstein a beaucoup contribué à la diffusion et au développement de l'œuvre du psychanalyste britannique. Dans cet ouvrage, l'exégèse la plus détaillée qu'il en ait donné, il propose une plongée singulière dans la métapsychologie bionienne. La rêverie, les transformations, la relation contenant-contenu, les pensées sans pen­seur, la Grille ou la fonction-a sont mis au travail dans une synthèse originale au style très personnel. En mobilisant son expérience sur le divan de W. R. Bion, Grotstein fait resurgir au cœur de sa connaissance encyclopédique d'une œuvre souvent mal comprise la proximité émotionnelle qui le liait à son auteur - une façon de pour­suivre, au-delà du deuil, le dialogue avec son ancien analyste et ses concepts. Fidèle à l'injonction reçue de Bion lui-même, Grotstein prête ainsi une attention soutenue à ses propres réactions aux idées bioniennes et nous livre là un document passionné: le «journal intime de [sa] lecture de Bion».