Champ Freudien

Il est temps que l'on prenne à partie les psychanalystes, qu'on les secoue, qu'on les somme de s'expliquer, de se montrer, de se battre un peu pour leur pain, alors qu'ils sont tous à vivre d'une rente de situation, que leur vaut de se recommander d'un Freud ou d'un Lacan.
Mais regardez-les ! Qu'ont-ils de commun avec ces grands hommes ? On ne leur reprochera pas de manquer de génie - mais le courage, la franchise, la consistance, l'esprit de décision, ne seraient donc pas des vertus désirables chez les émules prétendus de Freud et de Lacan ? Faudrait-il leur préférer désormais la couardise et le conformisme, la dissimulation et l'insinuation, l'incohérence et
la cavillation ?
Eh bien ! Je n'y suis pas résigné.
Nous allons changer tout cela. Je ne crois pas du tout fatal que la fausse monnaie chasse la bonne. Nous allons périmer très vite un modèle du psychanalyste qui, s'il perdure, entraînera sous peu dans sa déconfiture la psychanalyse ellemême, en France et dans le monde.
Peut-être avons-nous raison de croire que, nous autres du Champ freudien, nous avons trouvé à nous faufiler hors des impasses croissantes de notre civilisation. Mais cela, comme dit Lacan,
« ne constituera pas un progrès, si ce n'est que pour certains ».