Histoire, généalogie, psychose
Maurizio Balsamo, psychiatre et psychanalyste, membre titulaire de la Société psychanalytique italienne, est maître de conférence en psychopathologie et en psychanalyse à l'université Paris 7-Diderot. Il est l'auteur de nombreux ouvrages d'épistémologie et d'histoire de la psychanalyse en italien, dont en français : Freud et le destin, PUF, 2000 ; Psychanalyse de la destructivité (en coll.), Dufour-Krief, 2006 ; La Pensée interdite (en coll.), PUF, 2009. Couverture : encre jaune, DR

La psychose révèle les impasses de la subjectivité et
les limites des différents modèles qui cherchent à
l'appréhender. La transmission de l'identité et ses
pathologies conduisent l'auteur à s'interroger sur
la pertinence de la clinique. Le lien entre l'histoire
et la généalogie est compris comme un rapport, au
sein d'un même sujet, entre permanence et
changement.

Cet essai rigoureux propose une recherche
passionnante sur la dimension subjective comme
point de résistance au discours et sur les
conséquences de ce choix dans les rapports entre la
psychanalyse et les sciences humaines (histoire,
anthropologie, linguistique, philosophie...).

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Elisabeth Gaudemer
elisabeth.gaudemer@9online.fr
Compte-rendu destiné à Œdipe.org de « Psychanalyse et subjectivité Histoire, généalogie, psychose » de Maurizio Balsamo, Paris, Éditions Campagne Première, 2010, 226 pages.

Paris, le 7 septembre 2010

Psychanalyse et subjectivité
Histoire, généalogie, psychose

Maurizio Balsamo

Maurizio Balsamo, psychiatre et psychanalyste, membre titulaire de la Société Psychanalytique Italienne, maître de conférences à l'Université de Paris 7, est rédacteur en chef de la revue Psiche, et vice-président de l'Association Internationale d'Histoire de la Psychanalyse. Il est l’auteur du livre « Psychanalyse et subjectivité. Histoire, généalogie, psychose ». Ce travail de recherche se compose de cinq chapitres : « le premier pose le cadre épistémologique et méthodique. Le second décrit mon parcours et propose des éléments de réflexion sur ce que j’appelle les « fonctions limite » dans la clinique. On retrouve cette question dans les travaux que j’ai dédiés au rapport psychanalyse/anthropologie (troisième chapitre), à l’identité (quatrième) et la psychose (cinquième). Ces chapitres interrogent et reprennent, à partir de ces différents axes de recherche, la problématique de la transmission et de ses traductions : ce qui définit une « instance thématique différemment déclinée ». Entre histoire et généalogie, entre la déliaison et la liaison, entre la psychose et l’anthropologie, une question a donc pris corps : comment penser la « limite », comment construire une histoire là ou il n’y en a pas, comment penser ou, mieux, comment commencer à penser les généalogies de la modernité (mères porteuses, homoparentalité, ruptures sociales et désymbolisations) ? » (p. 8)

Au regard du travail de recherche qu’est l’HDR (habilitation à diriger des recherches) et de la démarche du chercheur, Maurizio Balsamo introduit la notion d’ego-histoire où « L’exercice consiste à éclairer sa propre histoire comme on ferait l’histoire d’un autre. D’expliciter, en histoire, le lien entre l’histoire qu’on a faite et l’histoire qui vous a fait » (p. 12), et le concept du généalogique qui « est une façon de penser les multiples racines de son roman familial, la relation entre sujet et héritage, la construction du Je dans le rapport avec la transmission ? » (p. 13)

Un angle d’approche qui revient avec insistance dans le travail de Maurizio Balsamo « est celui de la réécriture psychique nécessaire à la métabolisation du généalogique. L’issue heureuse de ce travail ne peut déterminer – en principe - que son infinie dilution. S’il est donc question de réécriture psychique, définie selon les lignes sélectives de la subjectivité, de ce que cette dernière doit absorber ou refuser, pour devenir telle, il en résulte que la question généalogique apparaît comme articulations de mouvements complexes et de négociations aussi complexes entre l’individu et les archives déposées dans tout ce qui l’a accompagné le long de sa vie : introjection/projection, ingestion/expulsion, métabolisation et déni, amour/haine, fantasmes… Il s’agit, en d’autres termes, de ce qu’il faut assumer pour devenir sujet, de ce qu’il faut rejeter, ce qui implique que tout ne peut ni ne doit être transmis.
Nous arrivons ainsi à la question centrale de ce travail : le rapport entre système généalogique, comme système classificatoire, et sujet, comme limite de ce système, y résistant et s’en soustrayant. » (pp. 166-167)

Ce bel ouvrage est une recherche qui prend finalement la forme d’un essai. Il me paraît, cependant, plus destiné à une transmission universitaire qu’à éclairer la pratique quotidienne du psychanalyste.

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