Une étude critique
Des sources

SiGMUND FREUD

POUR CONCEVOIR LES APHASIES

UNE ÉTUDE CRITIQUE
Des sources, 254 pages, 11 illustrations, 32 euros.

En 1891, Freud publie son premier ouvrage sur la nature des troubles liés à la parole qu'on
nommait du terme général d'« aphasies ». Il intervient ainsi au cœur d'un débat alors fort vif (près de
2300 publications sur la question en vingt ans). Ses qualités de lecteur critique - qu'on retrouve dans
le premier chapitre de L'interprétation du rêve écrit neuf ans plus tard - y sont déjà patentes puisqu'il
étudie dans leurs détails les contradictions des conceptions dominantes- non pour en imposer de
nouvelle, mais pour dégager la problématique présente dans cette complexïté théorico-clinique

Ce texte est rangé depuis longtemps dans les oeuvres dîtes - pré-psychanalytigues - de Freud
Cette vérité chronologique (on date classiquement la naissance de la psychanalyse d'une lettre à
Fliess fameuse de 1897) est d'une certaine façon trompeuse dans la mesure où Freud y façonne une
théorie de l'« appareil à langage » qu'on retrouvera, dans ses grandes lignes, à tous les moments
clefs de ses élaborations ultérieures. Lire cet ouvrage, c'est donc s'ouvrir à certains éléments décisifs
du savoir freudien pris ici in statu nascendi, tout en se donnant la possibilité d'apprécier la rigueur de
raisonnement que Freud sait appliquer aux indispensables données cliniques, qu'il parcourt
inlassablement sans s'en contenter.

Jamais réédité pendant un siècle, ce texte a fait l'obiet d'une édition critique pour son oeuvre
en 1992. À cette occasion, Paul Vogel (puis, à son décès, Ingeborg Meyer Palmedo) a entrepris de
passer au peigne fin les nombreuses citations données par Freud aussi bien en allemand qu'en
anglais ou en français, les trois langues où s'exprimaient la plupart des auteurs, tout en se souciant
de donner ça et là quelques éclaircissements sur des passages devenus par trop allusifs avec le
temps. Ceci nous vaut des « notes de l'éditeur » (NDE) qui viennent s'ajouter aux notes de Freud
(NF).

Une première traduction du texte de 1891 avait été donnée en 1983 par les PUF, due à Claude
Van Reeth, avec une préface de Roland Khun. La nouvelle traduction proposée par les éditions Épel
est due à Fernand Cambon. Elle prend appui sur l'édition critique de 1992, ce qui permet d'y intégrer.
non seulement l'appareil critique de cette édition complétée de nouvelles « notes du traducteur -
(NDT), mais aussi la remarquable étude de Wolfgang Leuschner. d en postface, qui jette une vive
lumière sur les aspects les plus techniques de l'ouvrage