L'AUTEUR Maurice Corcos, psychiatre, psychanalyste, consultant à l'Institut mutualiste Montsouris, auteur de nombreux ouvrages spécialisés, anime depuis plus de dix ans le séminaire « Babel, littérature et psychanalyse » (trois volumes d'actes ont été publiés chez EDK et IN PRESS).

« À lire Georges Perec si souvent, comme aspiré par sa voix écrite, à absorber sa rage et son
besoin a'amour, j'ai fini par ne plus prêter attention au sens des intrigues proposées, et me suis
dépouillé du besoin de comprendre (et donc déjuger) pour m'attacher à la forme de l'écriture... le
style plutôt que la fable. J'ai cru pouvoir entendre un souffle voire une musique du silence chez
Georges Perec, une ritournelle triste qui imprègne ces textes et qui vocalise la présence fantôme de
sa mère. » Maurice Corcos

Georges Perec, né en 1936, avait quatre ans quand il a perdu son père, et six ans seulement quand sa
mère a été déportée à Auschwitz, et n'en est jamais revenue. Dans tous ses écrits se perçoit la trace
de ce manque. Perec n'est pas mélancolique, mais son écriture l'est face à l'absente. Maurice
Corcos recherche, (et trouve) des traces de cet objet perdu dans l'œuvre de Perec : portrait de Perec
en gardien mélancolique de cimetière...

Après avoir développé tout ce que recèle de crypté la musicalité de l'écriture perecquienne, Maurice
Corcos s'attarde sur le texte le moins étudié de Perec, Cantatrix sopranica. Comme il le montre
brillamment, la cantatrice est une image maternelle, et c'est un duo entre la mère et l'enfant qui se
trouve mis en scène dans ce pastiche plein d'humour.