Du trauma à la créativité

Psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de
Paris, Sidney Stewart (1919-1998) fut, en 1942, l'un de ces
jeunes combattants américains de la guerre du Pacifique faits
prisonniers par l'armée japonaise. Pendant quatre ans, d'un
camp à l'autre, des Philippines au Japon et en Corée, il a
connu l'atrocité des privations et des humiliations, et le
déchaînement d'une sauvagerie qui a pu conduire à
l'animalité. Unique survivant de son camp, il écrivit, à son
retour, Give Us This Day (Nous sommes restés des
hommes, publié ici en première partie) pour rendre
hommage à ses compagnons de souffrance, « pour essayer
de comprendre et de faire savoir comment les êtres humains
s'efforcent de vivre et de survivre dans ces situations
inhumaines extrêmes » (Joyce McDougall) et pour, grâce au
récit - comme on le fait dans l'analyse -, restituer à chacun
sa part de subjectivité.

La seconde partie rassemble des articles tirés de sa pratique
audacieuse avec des patients ayant, comme lui, vécu
d'importants traumatismes. L'affrontement à la vérité ne
s'est jamais séparé chez lui du besoin impérieux de
sublimation, qu'il a manifesté dans ses multiples activités
d'artiste.

Couverture ; Sidney Stewan, Jocaste, acrylique sur toile, 1978.