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La psychanalyse nous a appris que le sujet est le produit d'une culture alphabétique, un sujet à la lettre. Aborder « l'illettrisme » comme un symptôme plutôt que comme une maladie nous éclaire sur le refus inconscient des enfants non lecteurs (15% d'irréductibles qui font vraiment couler beaucoup d'encre !), mais aussi sur la nature psychologique du plaisir de la lecture.
Devenir lecteur, c'est aussi advenir, pour l'enfant, à la dernière initiation : il doit en effet admettre que la lettre n'est pas un dessin de chose, que la signification n'est pas magique mais se construit à rebours, à la fin de la phrase, qu'il faut travailler avec le matériau de l'écrit pour pouvoir un jour, refouler l'alphabet pour ne plus voir que le sens.
Ce qu'on retrouve dans le plaisir de la lecture, n'est-ce pas le lieu d'une origine, d'une régression vers le paradis de la langue maternelle, là où le mot convoquait la chose ? La « page vierge » de l'écrivain n'est-elle pas ce territoire fantasmatique perdu où on peut faire comme si... le langage redevenait formule magique, celui de la bonne fée qui, d'un coup de plume, créerait le monde, le moi et son objet de désir ? C'est là notre dé-lire : faire comme si les mots étaient des pictogrammes empreints de la valeur sacrée ou des maléfices de notre subjectivité. Cette théorie erronée de l'écrit est une solution onirique partagée par les non-lecteurs et les écrivains... mais aussi les sujets de culture alphabétique que nous sommes. Elle est le lieu de naissance de la littérature.