Freud, Rank, Ferenczi
Luiz Eduardo Prado de Oliveira retrace cette généalogie en s'appuyant sur deux axes qui ont fédéré les uns, fâché les autres : l'auto-analyse et l'analyse mutuelle. Comment Freud a-t-il apprécié, critiqué, voire intégré les expériences, les pratiques et les théories développées par ses proches, notamment par Otto Rank et Sândor Ferenczi, ces deux figures majeures de la psychanalyse naissante ? Luiz Eduardo Prado de Oliveira, psychanalyste franco-brésilien, réside à Paris, où il exerce. Formé à l'Association psy-chanalytique de France, auprès de Jean Laplanche et de Didier Anzieu, il est professeur émérite des universités, directeur de recherches et membre de la Société de psychanalyse freudienne (SPF).

Freud a-t-il eu des précurseurs ? Sans doute. Mais lesquels ? Les auteurs de confessions, tel saint Augustin, de mémoires tel Montaigne, et ceux qui, tout au long du xIxe siècle, ont étudié les rêves ? Mais qui penserait à Kant ou au B'nai B'rith ? Dans le champ analytique proprement dit, ce sont surtout ses contemporains que l'on retient, car la psychanalyse est, et a été, une entreprise collective. La clinique et la pensée théorique de Freud ne sont donc pas isolées, mais liées à ceux qui ont accompagné cette aventure, de Vienne à Budapest, de Paris à Londres, de New York à Boston.