Alors que les relations, qu’elles soient sociales ou privées, sont marquées par des interprétations suspicieuses et malveillantes, que l’ère du soupçon semble dominer, Charles Melman a choisi de parler des paranoïas. Avant que ce type de relations ne paraisse faire partie de la norme et de l’usage, il s’attache à isoler, à illustrer, les diverses formes existantes de paranoïas dont certaines n’ont pas encore été reconnues.

Ce séminaire est autant clinique que politique. Clinique puisqu’il propose une définition de la paranoïa qui permet d’en repérer les incidences bien au-delà de son acception psychiatrique d’origine. Politique au sens où les avancées structurales qui y sont proposées trouvent des développements dans la vie de la cité. Mais peut-être son enjeu central est avant tout éthique puisque ce travail positionne chacun dans une familiarité avec la paranoïa.