Dialogue d'un économiste avec la psychanalyse
Humus
Hervé Defalvard est économiste, il est maître de conférences à l'université de Paris-Est, chercheur associé au Centre d’études de l’emploi et membre d’ALEF (Association de lectures et d’études freudiennes).

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En prenant appui sur la psychanalyse, l’auteur, économiste, propose une nouvelle lecture de la mondialisation libérale. Se référant aux registres lacaniens de l’Imaginaire, du Symbolique et du Réel, au tableau de la sexuation et à l’écriture des discours, il soutient que les transformations de la société française, aussi radicales que récentes, mêlent étroitement, jusqu’à les confondre, libre marché du travail et libre marché des capitaux. Ceux-ci constituent pourtant deux formes très différentes de lien social, notamment en ce qui concerne leurs effets sur la construction de la subjectivité.

Conjuguant l'appropriation de leur corps par les femmes et la péremption du Maître colonial, la seconde moitié du XXe siècle aura vu s'inaugurer en France le libre marché du travail. En l'espace d'une génération, le lien social a abandonné sa grammaire ancestrale et guerrière pour celle du libre marché mondial du travail, où chacun fait un avec tous les autres, non sans susciter de très nombreux points de résistance.

Le « discours du capitaliste » tel que Lacan l’a formalisé autorise pourtant de repérer une autre ligne d'évolution dans les faits actuels : celle où chacun ne vaut plus que sur un registre comptable et dont l'espace est celui du libre marché mondial des capitaux.

L'auteur esquisse alors un nouvel abord du marché en vue d'être au rendez-vous - jusqu'ici manqué – de ce qui fait l’humus humain et les lois du langage qu’il implique. Ce faisant, il jette les bases d'une possible refondation du discours de la gauche qui, croisant libéralisme et féminisme, nous met sur la voie de la désoccidentalisation du monde.