É.Glissant, V.S Naipaul, J.E. Wideman

La folie du roi Lear est une errance toute personnelle en même temps qu'un questionnement universel sur la paternité
en ce qu'elle est confrontation entre la loi symbolique et le
désir. La difficulté d'assumer la loi symbolique, de se référer
au Nom-du-Père, problème que rencontrent sans doute tous les
sujets humains, s'inscrit, pour des auteurs antillais ou noirs
américains, dans une relation spécifique à l'histoire collective.
Les trois auteurs dont il est question ici, Edouard Glissant,
V.S. Naipaul, John Edgar Wideman, originaires de lieux diffé-
rents, auteurs de langues et de cultures différentes, sont cepen-
dant réunis par une situation historique et politique (celle de
sujets post-coloniaux ou néo-coloniaux) dont le point commun
est qu'ils sont tous issus de la « traversée du milieu ». Pris
dans ce nœud historique, ils témoignent d'une difficulté, à la
fois universelle et singulière, à penser leur discours et leur
expérience dans le champ d'une loi symbolique et d'une filia-

Dominique Chance a déjà publié aux PUF, L'Auteur en
souffrance et, chez Karthala, deux essais : Poétique baroque de
la Caraïbe et Edouard Glissant, un « traité du déparler ». Elle
enseigne la littérature à l'Université de Bordeaux 3.

Lettres du Sud

Collection dirigée par Henry TOURNEUX

9 "782845"864603"

ISBN : 2-84586-460-4