CONRAD STEIN

L'enfant imaginaire

Pour Conrad Stein, la psychanalyse concerne quiconque s'intéresse
à ses productions psychiques, à ses rêves, à ses souvenirs,
aux résonances de ses lectures. Il fait d'elle, de manière innovante
et singulière, l'espace d'une «double rencontre» entre le patient
et l'analyste. Cette architecture donne sa spécificité à la séance
et mène, grâce à la capacité acquise par le psychanalyste au long
de sa propre analyse, à la reconnaissance de l'oeuvre produite par
le patient: «Une telle œuvre est une œuvre imaginaire au sens où
elle ne saurait prendre forme qu'en ses avatars : enfant représenté
dans la pensée par l'enfant qu'on a été aussi bien que par l'enfant
qu'on désirerait avoir, elle est un enfant imaginaire.» Cette œuvre
imaginaire a une réelle valeur créatrice, car la parole du patient,
relayée par celle de l'analyste, permet au premier de s'approprier
sa propre histoire et de se construire en tant que sujet

Ainsi, L'Enfant imaginaire découvre les modalités de la transmission
en psychanalyse et éclaire en même temps les particularités
de la situation analytique (régression, transfert, complexe d'Œdipe,
complexe de castration).

La parole, en ses effets d'interprétation, d'accomplissement
de la satisfaction et de retentissement sur le processus de
l'analyse, occupe une place privilégiée dans cet ouvrage qui a
marqué la littérature psychanalytique et dont chaque nouvelle
lecture révèle des aspects inédits.

Conrad Stein (1924-2010) a tenu une place éminente dans le mouvement
psychanalytique. En 1967, il créa avec Piera Aulagnier la revue L'Inconscient,
puis fonda la revue Études freudiennes en 1969 et l'association éponyme
en 1982. L'Enfant imaginaire (1971) est son premier livre. En 2011 paraît
aux éditions Aubier un volume posthume. Le Monde du rive, le monde
des enfants, qui restitue la rigueur
et la variété de sa pensée.

ISBN : 978-2-0812-4885-4

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