déchiffrage d'une énigme
Etudes psychanalytiques
Thomas Gindele enseigne L'allemand à Bobigny. Il a traduit et postface Sidonie Csillag. jeune homosexuelle chez Freud, lesbienne dans le siècle (EPEL 2003)

Cette enquête part des indices montrant que le fondateur de la psychanalyse a résolu, il y a plus d'un siècle déjà, une énigme qui le fascinait depuis sa jeunesse : recons¬tituant récriture de l'histoire biblique de Moïse, il en a déduit que l'origine égyptienne du monothéisme exclut logiquement l'exode et l'élection d'Israël. La difficulté de ses contemporains à parvenir à la même analyse est due à leurs résistances respectives, la tradition chrétienne, par exemple, s'appuyant sur la contradiction entre l'universalisme monothéiste et l'élection juive afin de mieux affirmer sa prétention à être «Verus Israël», prétention dont les «nations» issues de l'Empire romain chrétien ont hérité à leur tour, les progrès de la critique jusqu'au 20e siècle ne réussissant pas à les en affranchir.
Mais si Freud a choisi de recouvrir sa solution de l'énigme biblique d'une nouvelle énigme, construite autour des mystérieux meurtres du père originaire et de Moïse alignés sur celui de Jésus, c'est que face à l'imminence du retour d'un refoulé millénaire de l'histoire religieus, cet homme des Lumières a préféré ménager les mono-théismes et léguer sa découverte sur l'élaboration du sur-moi divin à la postérité