Lacan tout contre Freud
Charles Melman est le fondateur et l’inspirateur depuis 1982 de l'Association lacanienne internationale. Il était le chargé d’enseignement de l’École freudienne de Paris fondée par Lacan et le responsable de sa revue Scilicet. Il dirige actuellement la Revue lacanienne et Le Journal français de psychiatrie (JFP) publiées aux éditions érès. En plus de ses nombreux séminaires développant un abord nouveau sur l’hystérie (Nouvelles études sur l’hystérie, érès, 2010 ; La névrose obsessionnelle, érès, 2015 ; Les paranoïas, érès, 2014 ; Schreber, l’Inconscient etc., il a publié L’homme sans gravité (Denoël, 2002, réédition Folio, 2005) et La nouvelle économie psychique (érès, 2009) qui témoignent de sa perception fine et sensible de la vie de notre époque. Il a fondé l’École Pratique des hautes études en psychopathologie (EPhEP).

Lacan disait à ses élèves : « Moi, je suis freudien, si vous voulez être lacaniens, à vous de le montrer. » C’est précisément ce que ce séminaire tente de faire : comment être lacanien avec Freud, tout contre Freud.

Lacan est certainement un élève de Freud puisque l’œuvre de celui-ci a intégralement inspiré la sienne. Il avait pour Freud la plus grande admiration du fait de son courage intellectuel, de la solitude, malgré le nombre de ses disciples, qu’il a assumée au sein d’une capitale, d’un milieu, d’une culture qui lui étaient fondamentalement hostiles.

Il reste que ce que Lacan a introduit et que Freud a manqué, c’est le rôle du langage en tant qu’il est constitutif de notre vie psychique et bien sûr corporelle, et de cette instance incroyable qui s’appelle l’inconscient et qui, à notre insu – insu de mauvais gré –, dirige nos pensées, nos désirs et notre existence.