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La théorie des noms propres
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Les noms propres ne sont-ils que des marques
dénuées de sens apposées sur les choses pour les
différencier les unes des autres, comme le soutenait
Stuart Mill ? Et faut-il y voir, comme le pensaient
déjà les Grecs, la forme la plus authentique de la
nomination ?
Comme le diable, l'essentiel est dans les détails.
Un nom collectif (es Durands) est-il un nom propre ?
Comment certains noms propres (Poubelle) deviennent-ils des noms communs ? Pourquoi Brassica râpa
est-il bien plus un nom propre que son équivalent
vulgaire navet ? Pourquoi soleil est-il un nom commun
alors que Sinus est un nom propre ?
Savant, riche d'exemples étudiés avec soin, cet
essai est en même temps volontairement polémique.
La théorie du nom propre est vouée à rester une source
vive de conflits et d'avancées nouvelles, dont témoignent l'opposition violente de Gardiner à Russell,
l'usage qu'en fait Lacan dans sa construction du
signifiant, ou encore la sémantique des mondes
possibles de Kripke.
Gardiner (1879-1963), célèbre égyptologue, est également
l'auteur de The Theory of Speech and Language (1932), où il
défend une approche résolument pragmatique du langage.