de la clinique au politique

Sous la direction de:

Les auteurs de cet ouvrage témoignent d'une préoccupation collective de santé men-
tale qui s'exprime sur des scènes hétérogènes, par des pratiques concrètes : la santé men-
tale en actes.

Les scènes d'observarion sont multiples et internationales : constellations familiales, tra-
vail et précarité, intervention humanitaire, politique de la Ville..., les malades meneaux
faisant partie, avec d'autres, de ce contexte collectif des subjectivités blessées. Une telle cli-
nique esr questionnée à partir de deux options contemporaines lourdes quant à leurs
effets psychiques, celle de l'individu accompli comme valeur sociale et celle de la spirale
de l'économisme comme nouvel ordre du monde, qui produit une précarité non réduc-
tible à la pauvreté. Dans cette perspective, peut-on concevoir une santé mentale « suffi-
samment bonne " qui consisterait en la capacité, pour un individu, de vivre et de souffrir
dans un environnement donné et transformable, sans destructivité mais non sans révolte ?

Cette capacité de vivre et de souffrir implique que les souffrances aient droit de cité sans
être considérées comme une maladie, même si certaines peuvent empêcher de vivre. Nous
voici bien éloignés de la définition uropique de 1946 produite par l'OMS, dans l'enthou-
siasme de l'immédiac après-guerre : promouvoir un bien-être total bio-psycho-social.
Dans cette nouvelle configuration, la préoccupation de santé mentale ouvre un espace de
discussion entre clinique et politique, dont les enjeux multiples interrogent les réponses
collectives aux nouvelles formes d'injustice sociale. En présentant le développement des
idées et des mentalités autour des pratiques de santé mentale et à partir des champs de la
clinique, de la psychanalyse, de l'économie, de la philosophie, de la sociologie, de la
médecine du travail, de l'anthropologie..., cet ouvrage tisse une toile complexe, bien loin
des perfections utopiques.

Jean Furtos, psychiatre, directeur scientifique de i'ONSMP-ORSPERE, Bron.
Christian Lavai, sociologue, ONSMP-ORSPERE, Bron.

Préface de Jean-Jack Queyranne
Postface de Miguel Benasayag