La Maison jaune

« La psychose n'est pas un défi de l'existence mais un aspect tragique et terrible de celle-ci. La psychothérapie des psychoses, entendue non comme simple psychothérapie d'accompagnement mais comme une« descente » du thérapeute et de son patient non seulement dans la compréhension mais dans l'expérience duelle de la psychose, est un défi à l'existence psychotique, au monde fermé et incompréhensible de l'autisme. Mais c'est aussi un défi à ce refus social de l'existence psychotique qui, bien souvent, isole le thérapeute engagé dans un tel travail ; refus de comprendre et de participer, qui se manifeste aussi dans la dimension exclusivement médicale et objectivante de la psychiatrie actuelle. [...] La rencontre avec le malade, je la vis de plus en plus intensément, avec les années, comme un défi existentiel à ma personne, un défi qui se propose à nous tous, le défi de ne pas simplement accepter la maladie, la souffrance et le désespoir de notre semblable, mais plutôt d'essayer de le guérir, tant que nous en avons le temps et l'énergie. » Gaetano Benedetti
La psychothérapie des psychoses comme défi existentiel est, après La mort dans l'âme (érés, 1995, col[. « Des travaux et des jours ») et Le sujet emprunté (érés, 1998, coll. « La Maison Jaune »), le troisième ouvrage de Gaetano Benedetti à être proposé au lectorat francophone.
Dans cet ouvrage paru en Allemagne en 1992, qui réunit des articles et des textes de conférences inédits, Gaetano Benedetti réaffirme le choix qui a été le sien pendant cinquante années de recherche et de pratique cliniques, de donner voix et sens à la « non-existence » du malade schizophrène. On retrouve constamment à l'oeuvre dans le travail de Gaetano Benedetti une double vocation : celle de psychanalyste, à qui importe la compréhension phénoménologique de la subjectivité, de l'unicité de la personne, et celle de médecin psychiatre dont la précision descriptive s'appuie sur le fait objectif et vérifiable.
Ouvrage traduit de l'allemand par Patrick Faugeras.