prémices d'une psychanalyse des affects
ouverture philosophique
Ariane BILHERAN, ancienne élève de l'École Normale Supérieure (Ulm), titulaire d'un Master Recherche en philosophie et d'un Master Recherche en psychologie, doctorante en psychologie, enseigne la psychologie clinique à !' Université de Provence (Aix-Marseille l).

LA MALADIE, CRITÈRE
DES VALEURS CHEZ NIETZSCHE

Nietzsche n'a cessé d'établir des diagnostics : diagnostics d'individus
et de civilisations jugés sains ou malades. Se pose alors la question de
la définition de la maladie dans son œuvre. La maladie, en ce qu'elle
révèle une étrangeté aux autres et à soi-même, y apparaît comme une
épreuve aux vertus didactiques, un critère philosophique. Dans la mesure
où elle atteint les affects et influe sur la pensée, elle n'est pas sans laisser
songer à ces « maladies de l'âme » qui seront l'objet de la psychanalyse
freudienne.

Si l'une des ambitions nietzschéennes réside dans la « transvaluation
de toutes les valeurs », quel rôle la notion de maladie joue-t-elle au sein
de cet impératif ? En quoi certaines valeurs sont-elles malades, et
affectent-elles les individus ou civilisations qui les érigent et
revendiquent ?

Ces diagnostics conduisent à interroger l'intervention thérapeutique
de Nietzsche et ses prescriptions à la civilisation contemporaine. Comment
définir ce que serait un « philosophe médecin » ?

Par cette étude, l'auteur entend promouvoir le dialogue entre
philosophie et psychanalyse.