Actualité de la psychanalyse
Marie-José Del Volgo est maître de conférences à la fàculté de médecine d'Aix Marseille II membre du laboratoire de Psychopathologie clinique et directeur de recherche dans la formation doctorale de psychologie à l'université d' Aix-Marseille I Elle exerce en tant que praticien hospitalier à l'Assistance publique de Marseille. Depuis 1993, elle est membre du comité de rédaction et secrétaire de rédaction de Cliniques Méditerranéennes, revue de psychanalyse et psychopathologie freudiennes.

La douleur est-elle ce puzzle physiopharmacologique des descriptions neuroscientifiques modemes ? Sans doute. Mais la douleur est avant tout ii douleur du malade », expérience subjective inscrite dans une histoire singulière. Les échecs des traitements médicaux de bien des douleurs chroniques nous rappellent sans cesse cette évidence. Dans La douleur du malade, mon propos est de donner la parole aux malades, une parole mise en récit à l'occasion de consultations hospitalières. Que ce soit dans le cadre d'une consultation médicale d'exploration fonctionnelle respiratoire ou dans le cadre d'une consultation de psychopathologie clinique, le motif médical de la plainte (essoufflement, toux, fatigue, douleurs diverses, etc.) justifie la demande de soins des maladÉs que je rencontre. Ces symptômes physiques correspondent à des maladies récentes ou anciennes, une tuberculose pour M.B., un cancer pour M.A., une communication interventriculaire pour Karim, la chute d'un deuxième étage et un asthme pour Haykiel, une infection génitale pour L. de l'asthme pour plusieurs autres, sans oublier la spasmophilie de Mme J. Enfin, lorsque les plaintes, les symptômes, comme ceux d'Ali, de M.C. ou de M.D., ne renvoient à aucune maladie médicalement objectivable, le praticien n'est-il pas tenté de qualifier ces malades-qui-n'ont-rien d'hypocondriaques et de les exiler ainsi dans le champ de l'hypocondrie et de la folie ?

Quelle réponse alors apporter à ces plaintes, ces souffrances, ces douleurs, adressées à la médecine ? Si la maladie nécessite une réponse médicale, dans tous les cas il convient aussi - autre mode de réponse - d'écouter, de prendre le temps d'écouter chaque malade, et créer ce faisant des surprises, surprises de l'inconscient, et des effets psychothérapeutiques.»