Dossiers du JFP
Marika Bergès-Bounes, Sandrine Calmettes-Jean sont psychanalystes à Paris. Elles sont membres de l'Association lacanienne internationale Avec la participation de : Anne Andronikof, Conceiçao Beltrao-Fleig, Corinne Bemardeau, Jean Berges, Genneviève Blaquière, Paula CacciaH, Dana Castro, Pierre-Christophe Cathelineau, Daniel Charlemaine, Georges Cognet, Jean-Pierre Delaubier, Michèle Dokhan,Marie-Alice Du Pasquier, Catherine Ferron, Mario Fleig, Jean-Marie Forget, Bernard Gibello, Christiane Gregorius, Christiane Lacôte, Gilles Lemmel, Evelyne Lenoble, Claire Meijac, Charles Melman, Anne-Marie Pecarelo, Roger Perron, Catherine Princelle, Michèle Schnaidt, l'Unité de Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent de l'hôpital Sainte-Anne, Laurence Vaivre-Douret, Marie-Luce Verdier-Gibello, Denise Vincent, Hubert Vincent, Robert Voyazopoulos

Sous la direction de
Marika Bergès-Bounes et Sandrine Calmettes-Jean

La culture des surdoués ?

Le nombre de demandes de consultations pour le motif « est-il surdoué ? » ne fait
qu'augmenter. Les praticiens confrontés aux pièges de cette question ont parfois du mal à
garder leur regard clinique devant cette interrogation qui vient implicitement valider
l'existence de cette prétendue nouvelle nosographie. Mais que cache donc l'inflation
actuelle du signifiant surdoué ? D'où vient donc cet attachement récurrent et obstiné à la
valeur de l'intelligence ? Est-ce une fois de plus un moyen d'éluder la question du désir et
des théories sexuelles infantiles ? Que vient masquer la reprise dans la dynamique
familiale de ce signifiant érigé dans le social ? Ne peut-on craindre que ces enfants, à faire
ces économies, n'en paient ultérieurement et diversement le prix, selon ce qu'il leur est
demandé de soutenir ou de mimer comme objet au regard de l'idéal ?

Cet ouvrage se propose de soutenir une démarche clinique et thérapeutique face à ce signifiant "surdoué" qui a l'art d'arrêter la pensée et de provoquer en chacun le sentiment d'être éjecté de sa place symbolique (parents, enseignants, professionnels et bien sûr
l' enfant en premier lieu). Se peut-il que ce ne soit pas le signifiant « surdoué » lui-même
qui provoque ces embarras, mais la manière dont actuellement il est articulé et manipulé
par le social ? Ce livre montre les tentatives de praticiens pour redonner une dynamique à
ce signifiant dictatorial. Il poursuit la réflexion entamée avec le numéro 18 du Journal
français de psychiatrie.