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Incroyance et paternités
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La " fonction paternelle " n'est pas une constante universelle pérenne et isolée.
L'étude comparative des systèmes de parenté indique au contraire que la fonction patemelle est étayée dans les sociétés patrilinéaires par les croyances religieuses et par les croyances magiques dans les sociétés matrilinéaires. Que la fonction paternelle soit associée à la religion n'est pas nouveau. Dieu n'est-il pas père dans le judéo-christianisme mais aussi dans le culte des ancêtres africains ? En revanche, que cette fonction puisse être liée à la magie, voilà qui est surprenant.
Fonctions paternelles et croyances partageaient une structure commune clivée, dénotant, selon le cas, le monde social ou son au-delà.
Les données ethnographiques recueillies chez les Bamilékés du Cameroun et chez les Trobiandais de Papouasie Nouvelle-Guinée montrent que, d'une société patrilinéaire à une société matrilinéaire, les modalités du clivage de la fonction patemelle s'inversent, entrainant, chacune de leur côté, des rapports sociologiques spécifiques, religieux ou magique.
Contrairement à une opinion assez répandue, les sociétés dites traditionnelles ne reposent pas seulement sur des croyances, mais aussi sur une incroyance étayée par les " relations à plaisanterie " internes aux systèmes d'alliance matrimoniale. L'incroyance n'et pas, ici, athéisme ou absence de foi, mais rire démystificateur qui, ne devant plus rien à un au-delà, pacifie les conflits et sécularise l'ordre établi. Ainsi, est-ce sur l'alliance matrimoniale (qui, par le biais de l'incroyance, met en question la paternité), et non sur les problèmes oedipiens induits par les systèmes de filiation, que l'anthropologie sociale et la psychanalyse peuvent heuristiquement se recouper.