Freud, Bleuler, Kanner

te nom « autisme », reçu comme une évidence, désigne depuis plus d'un demi-siècle une forme extrême de « maladie mentale ». Pour autant, sait-on dans quels champs de savoirs il a été forgé, à travers quels débats, quels conflits, quels emprunts ?
Marie-Claude Thomas débrouille ici l'écheveau textuel où se lit comment Bleuler a réduit l'auto-érotisme de Freud en autisme. Sa « pensée autistique » décrivait un esprit livré à la fantaisie, au rêve, à la poésie : présente chez tout un chacun, elle envahissait la vie du schizophrène. On la retrouve au fondement même de la psychologie de l'enfant, notamment chez Piaget.
Trente ans plus tard, sur un autre continent, un médecin lancé dans la toute jeune psychiatrie infantile rencontre quelques enfants mutiques, enfoncés dans une « seulitude » qui semble les couper de toute affectivité. Il les baptise d'un mot dont l'emploi restait jusque-là plutôt mineur : « autistes ». Le syndrome de Kanner était né.
Marie-Claude Ihomaé exerce la péychanalyée à 'Varié. Membre de l'École lacanienne de péychanalyée, elle a publié L'Autisme et les langues (2011), Lacan, lecteur de Melanie Klein (2012}.
23 €
ISBN 978-2-35427-064-3