Freud à Bloomsbury
Henriette Michaud, psychanalyste, membre du Cercle freudien, angliciste et germanophone, déchiffre et met en scène le lien intime qui unit Freud aux Anglais et à la langue anglaise, dans  Les Revenants de la mémoire, Freud et Shakespeare  (PUF, 2011),  Freud éditeur, les Almanachs de la psychanalyse, 1925-1938  (Campagne Première, 2015).

Voici l’histoire, presque le roman vrai, de James et Alix Strachey, passeurs de la psychanalyse en langue anglaise au début des années 1920. Ils appartiennent au groupe de Bloomsbury, une bande d'intellectuels et d'artistes dont Virginia Woolf et son mari Leonard, fondateur des éditions Hogarth, deviendront les figures phares. 
James Strachey et sa femme Alix partent à Vienne en 1920 se former auprès de Freud à la psychanalyse et à la traduction. L’entente avec le fondateur est immédiate. Il leur confie des textes à traduire et discute avec eux du choix des termes. De retour à Londres, le couple achève la traduction des Cinq Psychanalyses de cas de Freud et la publie au cœur du Bloomsbury littéraire : à la Hogarth Press. 
De façon inattendue, vingt ans plus tard, en 1946, l’aventure de traduction reprend. Après la mort de Freud, son fils Ernst souhaite une édition complète de référence et pressent James Strachey et Leonard Woolf, seuls à la hauteur de cette tâche pharaonique. A soixante ans, James, devenu un psychanalyste renommé, accepte de tout abandonner pour s’y consacrer, mais pas sans Alix. Ce sera la Standard Edition en 24 volumes, achevée en 1966. Le rêve de Freud est exaucé : il est devenu un auteur anglais.
 
Cet ouvrage est à ce jour la seule et unique introduction au chef-d’œuvre, sans égal même en allemand, que constitue la  Standard Edition