le paradoxe du sexuel
Jean-Louis Baldacci, psychiate, psychanalyste, membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris, a dirigé le cente Jean Favreau de 2000 à 201 S. Dernier ouvrage paru : L'Analyse avec fin (Puf 2016).

« Le sexuel » est au foyer même de ce qui organise le psychisme. L'exercice de la sexualité n'en est qu'un aspect. Vu comme une entité, le sexuel subsume un jeu de forces paradoxales : libido, pulsions mais aussi les formes prises par ces forces, le narcissisme par exemple. Il s'agit «d'un principe évolutif qui s'oppose tant à la reproduction à l'identique qu'à la mort». Principe qui réunit mais également sépare, «troisième terme qui dépasse l'opposition vie/mort»... Paradoxe du sexuel donc, qui ne peut se ranger sous la seule bannière d'Eros. Jean-Louis Baldacci resitue la notion de sexualité infantile, reprend de façon féconde l'opposition sexualisation/désexualisation. Ainsi, au cœur du livre, ce destin essentiel du « sexuel » qu'est la sublimation apparaît, non pas seulement comme un usage des pulsions, mais comme un mouvement organisateur du psychisme «dès le début» et du développement du processus analytique lui-même. Des exemples cliniques, dont l'un est exposé dans ses différents temps, détours et nuances, viennent illustrer cette place particulière de la sublimation, mais aussi l'expérience irremplaçable qu'offre à quelqu'un une psychanalyse «classique». La pensée clinique singulière de Jean-Louis Baldacci nous conduit à « dépasser les bornes » du conformisme théorique et renouvelle notre appréhension de questions cruciales telles que la transitionnalité, le narcissisme, le transfert sur la parole et le contre-transfert.