- Août
Présentation et résumé
Ce film est d’abord un film politique en ce sens que le parcours de Jacques Hassoun jusqu’à sa rencontre avec la psychanalyse est d’abord marqué par une dimension politique. Les 30 premières minutes du film sont d’ailleurs consacrées au témoignage de deux personnes ayant accompagné Jacques Hassoun dans son engagement adolescent. Né en Égypte, il est très tôt pris dans les luttes contre l’occupant colonial anglais. Son arrestation à 16 ans et son incarcération - dont les tenants et aboutissants sont particulièrement éclairants pour la suite — le conduisent à partir faire ses études en France à Montpellier en 1953. Ensuite les témoignages se succèdent qui décrivent les engagements politiques de l’époque, (notamment des juifs issus de l'immigration en provenance d'Egypte et du Maghreb) engagements au sein du Parti Communiste, puis dans sa dissidence trotskiste ( Jeunesses Communiste Révolutionnaires, puis Ligue Communiste Révolutionnaire) ainsi que dans les mouvements visant à réformer la psychiatrie qui donneront le mouvement de la Psychothérapie Institutionnelle.
Ce n’est qu’au cours de la dernière partie du film que l’on parle de Jacques Hassoun psychanalyste, de ses livres, de ses tribulations autour de son entrée à l’École Freudienne de Paris qui lui fut refusée, de la naissance de revues comme « Garde Fou » ou « Les Cahiers pour la Folie ». On retrouve avec émotion le témoignage de Stanislas Tomckiewicz, au sourire moqueur lorsqu’il évoque le passage de Jacques Hassoun militant politique au Jacques Hassoun « lacano patafoufique ». On regrettera que ce film ne comporte que de très rares images de Jacques Hassoun lui-même mais peut-être n’en existe-t-il pas…
LLV
A la première vision, j’ai un peu regretté certaines images des premières tentatives de ce film, des images de Jacques Hassoun, mais aussi de Stanislas Tomkiewicz se sifflant un ballon de blanc sec pour ponctuer son propos.
Le film est surtout intéressant pour situer le contexte politique de plusieurs époques : l’entrée en politique d’une génération de jeunes juifs égyptiens se marxisant tout en participant à la lutte anticoloniale, puis le contexte de la guerre d’Algérie et enfin celui des années 68. Des années où la psychanalyse ne pouvait s’imaginer en dehors de son lien à une politique révolutionnaire, et la place cruciale qu’y pris Jacques Hassoun.
Le film est intéressant en ce sens où il montre un milieu d’amis et de camarades se politisant, et dans le même temps se formant à une psychanalyse vivante et intégrant la dimension de la grande Histoire.
Bien entendu ceux qui voudraient connaitre mieux la pensée de Jacques Hassoun auront intérêt à effectuer un détour par ses livres...
Je rappelle que la revue Gardes Fous a été numérisée et peut se consulter sur le blog de la Criée.
Amicalement
Patrick chemla