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Mental Désordre
Mental Désordre
Changez de regard sur les troubles psychiques
du 5 avril au 6 novembre 2016
Cité des sciences et de l’industrie
loufoque, délirant, déraisonnable ou déséquilibré, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier les comportements atypiques. Mais que sont exactement les maladies psychiques
Comment les définir ? Quels en sont les symptômes, les conséquences sur la vie de tous les jours
C’est à ces questions que se propose de répondre l’exposition
Mental désordre
du 5 avril 2016 au 6 novembre 2016 à la Cité des sciences et de l’industrie, pour enfin déstigmatiser ces troubles, et porter sur les personnes qui en sont atteintes un regard plus éclairé et loin des idées préconçues.
Conçue et réalisée par le centre de sciences Heureka (Finlande) en coproduction avec la Cité
des sciences et de l’industrie (Paris) et Ciencia Viva (Lisbonne),
l’exposition est accompagnée d’une application.
Annoncée dans les endroits fréquentés comme le métro parisien, cette exposition a sans doute attiré votre attention. La proximité des vacances scolaires vous a peut-être même incités à y inviter vos adolescents plus que vos enfants.
Située à l’endroit habituel des expositions temporaires, donc dans un espace relativement modeste, cette exposition de la Cité des Sciences est à mettre au compte des bons sentiments. En effet comment ne pas partager les soucis des organisateurs, de déstigmatiser la maladie mentale. Elle s’inscrit dans le prolongement de la semaine de la santé mentale qui est organisée depuis de nombreuses années par les associations de psychiatres.
Cette peur ancestrale resurgit surtout lors d’un fait divers qui fait qualifier de geste fou un geste criminel qui semble ne pas répondre à un motif clairement partagé par tous comme la haine, le lucre etc ou lorsqu’un membre de sa famille se trouve confronté à l’univers des soins psychiatriques. Mais la peur serait bien évidemment de se découvrir soi-même fou et ce serait à juste titre quand on constate la détérioration manifeste de l’accueil et des traitements infligés aux malades dans les hôpitaux psychiatriques. Cette peur donc serait apaisée par une visite qui, si j’ai bien compris aurait avant tout pour but de faire ressentir au visiteur ce que ressent « le fou » et par conséquent de renvoyer ce dernier plutôt du côté des sains d’esprit, tout en l’invitant à une saine compréhension de l’autre fou. Ne pas en avoir peur a en effet d’abord comme intérêt de protéger « le fou » des effets qu’il engendre chez l’autre supposé bien portant. Le « fou » est, comme on le sait, bien plus en danger dans sa confrontation avec la communauté qui l’abrite que l’inverse.
À l’évidence les concepteurs de l’exposition n’ont pas souhaité aller trop loin dans la voie qu’ils ont voulu explorer. Le fait de se trouver dans le noir pour explorer la phobie, de se mettre à l’écoute du discours familial d’un patient dépressif, de regarder son image dans un miroir déformant où de répondre à un questionnaire visant à démontrer que même des personnalités connues ont admis avoir souffert de troubles psychiatriques, nous laissent à des années-lumière de ce que la technologie actuelle des réalités virtuelles peut véritablement engendrer d’angoisse et de phénomènes de dépersonnalisations. Qu’il s’agisse des jeux vidéo ou de films, il me semble que les adolescents sont beaucoup plus confrontés à des mises en jeux de leur capacité à résister à des processus de dépersonnalisation que ceux qui sont proposés ici. C’est sans doute la limite de ce type d’exposition publique qui ne peut se permettre de prendre des risques auxquels pourtant les adolescents via l’expérience des drogues ou/et la pratique de certains jeux vidéo sont parfois exposés. Ils trouveront par conséquent probablement un peu fade ce qui leur est ici proposé comme expérience de la folie.
un complément de réflexion proposé par P.Landmanhttp://enconstruction.us4.list-manage.com/track/click?u=b7e0c93553140f778e681036e&id=d9e80954f7&e=fb85786c75
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