Le nouvel Observateur soutient depuis le 22/X/2019 une diatribe contre la psychanalyse dans les institutions dont les motivations profondes échappent, y compris pour ce qui concerne la justice.

A l’heure où les tribunes dénonciatrices se multiplient, celle-ci, en ses diktats irrecevables, prône une illusion scientiste falsificatrice, alors même que désormais à l’EBM (Evidence Based Medecine) la science et la médecine associent une autre EBM (Experience Based Medecine.

 

Les progrès thérapeutiques et technologiques que l’on voit croissant aujourd’hui exigent encore et toujours de la part des soignants un compagnonnage différent avec les malades à tous les âges de la vie et avec leurs familles. La problématique ne fait que se diversifier et se sophistiquer avec les nouvelles façons de prévenir, de soigner et de guérir ainsi qu’avec la mondialisation de l’application des protocoles de soins.

 

La santé

Des colloques annuels se tiennent en France de façon bi-disciplinaire sur des thèmes d’actualité tels que l’annonce, le consentement, l’invasion du numérique dans les soins, dont on voit accroître l’impact sur le devenir des malades et sur leur qualité de vie. Pédiatres, cancérologues, généticiens, gynécologues obstétriciens échangent régulièrement sur ces questions avec des praticiens, psychanalystes, psychologues, psychiatres ainsi qu’avec des philosophes ou des anthropologues.

 

Il s’agit là d’une voie de transmission centrée sur l’expérience (E.B.M.) et sur la recherche qui se mène sur le terrain et qui, depuis une dizaine d’années, se fait de plus en plus exigeante et participative. La présence des psychanalystes aux côtés des soignants dans l’univers hospitalier se fonde sur le respect des patients et sur leur accompagnement face aux douloureux événements psychiques et somatiques que la vie parfois leur réserve.

Jeter le discrédit sur l’exercice de ces pratiques porte dès lors atteinte aux représentations de l’humain de notre patrimoine.

 

On peut dès lors estimer qu’en son fond, la tribune et ses signataires se réclament d’une rupture culturelle avec des valeurs, celles de la psychanalyse, qui sont inscrites dans celles qui font la démocratie depuis plus d’un siècle.

 

Danièle Brun (Pr. Emérite Paris-Diderot), Alain Vanier (Pr. Paris-Diderot), Franck Dugravier (pédiatre Bordeaux), Caroline Eliacheff (pédopsychiatre Paris), Michèle Lévy-Soussan (PH Pitié-Salpêtrière), Marie-Armelle Roquand, psychologue en cancérologie, Geneviève Wrobel (Psychologue en néonatalité, Paris), Nathan Wrobel (Gynécologue-obstétricien, Paris)