novembre 2019
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On ignore tout de la mort mais on ne cesse d'en parler. Elle existe dans les affects et par la parole et cela fait l’être.
La vie en fait le tour, avant de tomber dans le trou. Il existe des correspondances orales ou écrites avec les morts et on peut dans la vie rencontrer des fantômes ou des demi-morts. D'où qu'elle provienne, l'intimité avec la mort reste une affaire individuelle, en dépit des rites civilisateurs qui concernent les dépouilles mortelles.

De Freud à Lacan, la psychanalyse est en prise avec la mort. Une prise qui passe par les défilés inconscients  des signifiants, tel celui de l'être-pour-la-mort du sujet, « soit la carte de visite par quoi un signifiant représente un sujet pour un autre signifiant ». Cette carte de visite n’arrive pas à bon port « pour la raison que pour porter l’adresse de la mort il faut que cette carte soit déchirée. »

La psychanalyse explore les voies de cette prise avec la mort, citons dans le désordre et de façon non exhaustive : la notion d'entre-deux mort (chez Antigone et Sade), la douleur d'exister, l’insupportable du délire d’immortalité, les formes de deuil, les limites de l'interprétation du rêve d'un « il était mort et il ne le savait pas », le nouage de la mort et du sexuel qui au-delà des expériences intérieures de Bataille est déterminé par notre mode sexué de reproduction, ou encore la pulsion de mort...

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