Décès de Jean Allouch

Jean Allouch

Décès de Jean Allouch

 

Cette rentrée sera donc marquée pour nous par le décès de notre ami et collègue Jean Allouch. Compagnon exigeant de Jacques Lacan, il faisait de son œuvre une lecture dépourvue de toute obséquiosité, de tout compromis, au plus près du texte, des retours, des contradictions de Lacan, soulignant les ruptures, s’interrogeant sans cesse sur les traces parfois énigmatiques laissées par Lacan. Un long combat l’avait opposé à l’édition du Séminaire au Seuil établie par Jacques-Alain Miller et sa version « corrigée » du Séminaire sur le Transfert lui avait valu les foudres de ce dernier[1]. Lors du colloque que j’avais organisé et qu’on retrouvera à la page des vidéos, un dialogue enfin apaisé s’était établi entre eux avec la participation de ses collègues dont Danièle Arnoux qui en avait été la cheville ouvrière.

Dernièrement était reparue sa contribution à l’histoire de la psychanalyse au travers de son livre « Marguerite, ou l’aimée de Lacan » dans lequel il retrace cette rencontre entre Lacan et cette patiente dont Lacan fera l’objet de sa thèse de psychiatrie. Mais c’est pour nous son apport concernant la question du deuil, dont il a été durement frappé au cours de sa vie qui restera son apport essentiel, je veux dire essentiel pour tout clinicien.[2]

Jean a accompagné le site oedipe depuis sa création, il a écrit parfois pour nous et il a entretenu un constant dialogue amical avec nous. C’est peu dire que nous perdons avec lui, un ami, un collègue et un guide important dans notre lecture de Lacan.

On retrouvera toute sa bibliographie sur le site.

Que ses amis parents et collègues sachent que je partage avec eux leur peine profonde.

Laurent Le Vaguerèse

 

[1] « Le transfert dans tous ses errata » E.P.E.L

[2] « Érotique du deuil au temps de la mort sèche » E.P.E.L

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Portrait de Le Vaguerèse Laurent

 

Avec Jean Allouch, c’est une figure du lacanisme qui disparaît. Inimitable. Intarissable. Inarrêtable. À l’affût du nouveau et aussi mémorieux, comme dit Borges, du passé, de la personne de Lacan, restée si vivante pour lui. Je ne l’ai pas assez connu. J’ai de la peine. 

Jacques-Alain Miller