Décès de Danièle Brun

Décès de Danièle Brun

Décès de Danièle Brun

Nous apprenons avec tristesse le décès de Danièle Brun qui nous avait accompagné dans l’aventure d’oedipe depuis se débuts. Organisatrice de nombreux colloques autour du thème de la médecine dans ses rapports avec la psychanalyse, elle avait su organiser la confrontation et les échanges entre ces deux mondes parfois bien distants. La publication des compte-rendus de ces colloques reste disponible

 

Enseignante à Paris VII, elle a contribué à la formation de nombreux étudiants.

 

Compagne de Conrad Stein avec lequel elle a publié de nombreux articles en particulier au sein de la revue Etudes Freudiennes, elle laisse derrière elle l’image d’une femme chaleureuse à l’amitié précieuse.

 

Laurent Le Vaguerèse

------------- À la mémoire de Danièle Danièle, ce fut une longue amitié et un long échange pendant près de quarante ans. De son œuvre considérable, je retiendrai ci son livre « La passion dans l’amitié » où elle livre le plus son rapport à l’autre, ami ou patient. J’y retrouve nos affinités dont témoigne sa dédicace « à Jacques cette passion dans l’amitié qui nous unit Danièle ». Ce livre caractérise son travail d’analyste et son écriture. Ce qui est frappant c’est sa légèreté dans l’accueil des analysants. Point de jugement, point de théorisation qui viendraient interférer avec la parole du patient. Le fameux « parce que c’était lui, parce que c’était moi » de Montaigne dans sa relation avec La Boétie n’exclut pas, au contraire, des différences mais qui sont reconnues et acceptées. Tel est le sens de son « parce que ». Danièle le formule autrement : « En matière d’amitié les relations sont rarement duelles, car elles s’appuient sur des traces oubliées des impressions composites datant de la petite enfance ». On pourrait dire qu’il en est de même dans la relation analytique, au départ il y a cette différence. Même si Danièle ne manque pas d’apporter après-coup dans son écriture sesréflexions théoriques mais aussi littéraires, jamais elles ne se substituent à l’ouverture à l’autre. Pas de confusion entre la pensée de l’un et la pensée de l’autre. Cela rejoint la position de Conrad Stein, qu’elle partage,« la seule institution psychanalytique est la séance ». Dans cette espace d’énonciation le primat est laissé à la parole de l’autre. Pour Danièle le lieu de la pensée est le lieu de cette paroleoù l’on découvre, parfois avec surprise, une pensée au moment même où la prononce. Je ne sais qu’après le risque de ma parole. Merci Danièle pour ce long partage que nous avons eu dans l’amitié ! Jacques Sedat