Décès de Jean Oury

Décès du Dr Jean Oury

Nous apprenons ce matin la nouvelle du décès de Jean Oury qui est mort cette nuit . Jusqu'à la fin Jean Oury aura parcouru la France pour porter la parole d'une autre voie possible pour la psychiatrie, à l'instar du travail qui s'accomplit notamment à la clinique de La Borde dont il était le directeur et le fondateur. Laurent Le Vaguerèse

Chers Amis,

la cérémonie des obsèques du Docteur Jean OURY aura lieu le Jeudi 22 mai 2014 à 15heures, à la Cathédrale de Blois.
Merci de transmettre ce faire-part à tous ceux qui l'ont connu
Bien Amicalement.

Michel Lecarpentier

en ligne une conférence de Jean Oury
https://soundcloud.com/natacha92/jean-oury-18-octobre-2009

envoi N.Cappe
Hommage à Jean Oury

Émotion et tristesse face à la mort de Jean Oury, le 15 mai 2014.
Fondateur de la clinique de La Borde en 1953, il fut l’un des inventeurs de la psychothérapie institutionnelle, qui signa la rupture avec la psychiatrie asilaire, où le patient était réduit à ses seuls symptômes. - Deux autres cliniques de psychothérapie institutionnelle furent aussi fondées, en Loir-et-Cher, dans ces années d’après guerre, La Chesnaie, par Claude Jeangirard en 1955 et la clinique de Freschines, par René Bidaut.-

Jean Oury fut interne à l’hôpital de Saint-Alban (Lozère) en 1947. Il faisait partie du « Creuset de Saint Alban » - avec Tosquelles, Daumézon, Bonnafé, Ajuriaguerra, Minkovski, Follin-, un lieu d’effervescence théorique où la psychiatrie fût repensée en tirant enseignement des expériences dramatiques de la guerre : effet thérapeutique pour les malades de Saint-Alban, qui furent impliqués, pendant la Résistance et pas sans risques, dans des responsabilités de ravitaillement pour la survie de l’hôpital, et, pour ceux qui avaient connu des expériences concentrationnaires, comme Tosquelles au camp de Rivesaltes, constat que le lien social fût essentiel à la survie des prisonniers et les protégea de la folie…

De là est né le mouvement de psychothérapie institutionnelle (terme que nous devons à Daumézon), où désormais une place et une responsabilité sont données au sujet psychotique dans le soin qui lui est apporté. L’institution psychiatrique est alors conçue comme le paradigme d’un monde possible, ancré dans l’Histoire du monde, et le collectif soignant est conçu comme une structure langagière, une possible adresse pour le patient. Ce collectif devant être être lui-même traité par le langage pour que le patient puisse y être soigné. Oury aimait dire que « soigner les gens, sans soigner l’institution, c’est une imposture ». Le collectif devient un outil de soin, où peut se nouer la question du sujet et du lien social, de l’individuel et du collectif. Ainsi le patient pourra-t-il se reconstruire, construire des suppléances, là où la forclusion du Nom-du-Père a ravagé son histoire. Jean Oury affirmait dans son livre Il, donc (1974) « qu’on ne mènera pas un psychotique, dans son trajet, plus loin que là où la structure collective en est », que si « l’analyse d’un psychotique marche mieux dans un système collectif, c’est à condition qu’il y ait une structure de critique permanente », « qu’on soit toujours ajusté dans une éthique, sinon ça fait des catastrophes », et que « le sujet supposé savoir ne se confonde pas avec le pouvoir ». Ainsi, poursuit Oury, « l’institution n’est-elle pas du domaine de la psychanalyse appliquée, mais elle est vraiment le champ de la psychanalyse ». Il fut attentif à ce qu’elle soit traversée par les événements politiques de l’histoire et ouverte au monde.

Jean Oury fut un homme de désir, de subversion, un homme dont la présence et l’écoute structuraient le fonctionnement de l’institution et soutenaient le transfert des patients. Marqué par la psychanalyse et sa référence à l’enseignement de Lacan, dont il était l’élève, il mit en pratique les théorisations de Lacan sur la folie : en 1946, « La folie est au coeur de l’être de l’homme », « Le collectif n’est rien que le sujet de l’individuel », en 1955, la structure du sujet psychotique dans le séminaire « Les structures freudiennes des psychoses ». Le collectif soignant devient ainsi outil thérapeutique qui signe le nouage de la psychiatrie et de la psychanalyse : le sujet fou y retrouve une place et une dignité humaine.

Jean Oury savait repérer et transmettre avec finesse les repères de la clinique de la psychose et comment le collectif soignant peut y répondre, en inscrivant l’hétérogénéité au niveau des lieux et du personnel. Je le cite, toujours dans Il, donc : « Ce corps dissocié de la psychose peut être réarticulé dans un système collectif, parce que le collectif fabrique des chaînes signifiantes qui font bord au déchaînement de la jouissance ». Et aussi : « le psychotique est dans un déchiffrement infini et inaccessible d’un texte à la limite non écrit : or, dans ce système hétérogène de lieux peut se recueillir les bribes de ce texte ; c’est le collectif qui tente d’écrire ce texte pour le psychotique ». Enfin, seule cette hétérogénéité, « par le choix quasi infini d’investissements » qu’elle offre, peut permettre de répondre à la nécessité « du transfert multiréférentiel du psychotique ».

Jean Oury a tenu pendant de nombreuses années un séminaire sur le lieu même de la clinique. J’ai eu la chance d’y participer pendant dix ans (1971-1981). Il fit aussi un séminaire à Sainte-Anne, jusqu’à la fin de sa vie, où il continuait de dénoncer la dégradation du soin en psychiatrie aujourd’hui, en disant que la suppression du diplôme d’infirmier psychiatrique est le plus gros scandale du siècle, et que la mode des séjours courts, c’est criminel, pour les patients schizophrènes…

Je tiens à lui exprimer ma reconnaissance pour ce qu’il m’a enseignée, dès les débuts de mon parcours, et dont je n’ai cessé de me servir, dans l’institution soignante… et dans d’autres aussi…

Annie Staricky - 19 mai 2014

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hers amis et amies : Je vous envoie ci dessous un hommage à CJean Oury qui vient de décéder. C'est une figure très importante, un grand disciple de J.Lacan mais aussi un homme qui a ouvert des chemins très féconds pour donner sa place à la psychose et qui a su aussi soutenir sa pratique d'une recherche théorique dans laquelle il se nourrissait de Marx, Hegel, des phénoménologues et des poètes. P. Hassoun

REACTIONS DE NOS AMIS CHINOIS

Z.M.« pour exprimer mon hommage, je vais continuer ce travail en longant les chemins. »

Y.H et J.Y. « En mai 2009, Y. et moi, nous avons eu une chance précieuse, nous avons travaillé une semaine, pour une formation de la psychothérapie institutionnnelle, sous la direction de Jean Oury à la borde, touts les cinq jours toujours avec lui. nous avons reçus des choses riches. Après le retour en Chine, dans nos cours, quans il s'agit de psychiatrie, il nous faut de parler de La Borde, chaque fois, car des experience à La Borde sont évocatrices, interessantes, inouïes, ...ça nous nourrit dans nos travails, et ça va nous nourrir dans le futur. Nous saivons que des autres chinois(e)s ont aussi fait des stages à La Borde, sous la direction de Jean Oury...
Oui, nous sommes d'accord avec W. J., les chinois doivent faire des choses pour diffuser et developper la pensée de Jean Oury, et auss pour nour nourrir... nous proposons proposons que W . J ; organise des projets sur la traduction et la publication de Jean Oury en chinois et en Chine, et nous y participerons...

Localisation: Blois

L.Le Vaguerèse M.Lecarpentier. A. Starisky