Mission: Impossible - Rogue Nation

Mission impossible

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la mort aux trousses

Mission: Impossible - Rogue Nation

Que reste-t-il dans notre mémoire, lorsque nous sortons d'un blockbuster comme ce cinquième numéro de la série Mission impossible, sinon une suite d'images sans queue ni tête. Pourtant, à ma grande surprise les critiques, entendues ici et là, font de ce film un éloge appuyé.

Est-ce vraiment du cinéma ? Pour que ce que l'on nous montre ne se réduise pas seulement à une suite d'images, il faut établir un lien avec d'autres films qui eux ont reçu l'adoubement de la critique et du public. Ici, ce sont les références très marquées aux films d'Hitchkock qui remplissent cette fonction. On reconnaîtra en particulier dans la scène de l'opéra de Vienne une référence aux « 39 marches » d'Alfred Hitchcock. Conclusion : si le film contient une citation d'un autre film célèbre alors c'est que c'est bien du cinéma.

Doit-on alors, pour en comprendre le mécanisme, mettre seulement en avant le fait très rassurant que tout se déroule suivant un schéma qui n'apporte aucune vraie surprise. Bien sûr le héros triomphe à la fin et les difficultés qu'il rencontre, nous en sommes certains, il les affrontera victorieusement. Comme dans la musique militaire, on connaît déjà la musique. Et de fait le générique bien connu nous met d'emblée dans l'ambiance.

Mais quand même, comment se fait-il que l'on ne s'ennuie pas vraiment en regardant le film de 2 heures 10 et qu'il attire, budget publicitaire conséquent à l'appui et vedette emblématique payé grassement, des millions de spectateurs ? ;

Ce que le film nous montre en fait c'est une poursuite interminable qui démarre dès les premières images et ne se conclut qu'à la toute dernière, avec toute fois au milieu du film une sorte de plongeon dans un abysse très amniotique. Oui le film est une poursuite sans fin et le héros empruntant tour à tour tous les moyens de transport possible avion, voiture, moto etc. passe son temps à courir. Après quoi ? ou plutôt que fuit-il ? ; Cela nous est dit en clair ce qu'il fuit c'est la mort et sa mission impossible est donc bien d'y échapper. La référence à Hitchcock devient alors plus fondée. On se souvient de l'affiche montrant Cary Grant poursuivi par un avion dans le désert. Le film s'intitule en français la mort aux trousses, titre bien supérieur au titre original (« north by northwest »). On se souvient de cette scène devenue célèbre où, Cary Grant seul dans le désert attend un hypothétique interlocuteur . Le bus dans lequel il est venu s'éloigne et tout est étrangement silencieux. Puis le bruit lointain d'un avion s'annonce et s'amplifie jusqu'à ce que le héros s'aperçoive du danger et se mette à courir pour échapper à cette mort qui précisément le poursuit. On peut alors aussi comprendre la référence au retour utérin comme une forme possible de fuite où il s'agit d'inverser le cours du temps autre façon imaginaire d'y échapper.

Peut-être au fond qu'en voyant ce film, en nous identifiant au héros, caressons-nous plus ou moins l'idée qu'il serait possible, pourquoi pas, d'échapper nous aussi à la mort, en faisant bien attention, en étant comme le héros, comme Tom Cruise, prêts à affronter avec force et astuce tous les dangers. Le cinéma c'est la vie disait François Truffaut alors pourquoi ne pas nous laisser aller un moment à croire qu’en effet il n'y a pas de « Mission impossible » même pas celle-là.

Laurent Le Vaguerèse