« Ne faites jamais l’acte sexuel ». Leçon d’Artaud

Argument

Quelle mouche a piqué Antonin Artaud jusqu’à exiger de ses proches, mâles et femelles, de ne jamais faire l’acte sexuel ? De quoi est-on floué en s’adonnant à cet acte ? Quelle conception en avait-il alors à l’esprit ?

L’esprit ? Non pas cette « unanime saleté qui d’un côté a le sexe et de l’autre, d’ailleurs, la messe » (liste que l’on supplémentera par l’actuel « dispositif de sexualité » [Foucault], qui reste appendu à la messe – s’en est-on avisé ?). À cet esprit, « fécalité de l’esprit social », Artaud réplique par le sien, « foyer de sa furie ». Il lui délivre une écriture du rapport sexuel, un signe parmi des milliers d’autres, lu dans les montagnes tarahumaras : H. Il l’appelle « le H de la génération ». Voici chez Artaud ce rapport sexuel bel et bien écrit.

Et voici ce que Lacan excluait. Sont-ils pour autant l’un et l’autre aux antipodes ? Opposés ? Bien plutôt éclairera-t-on Lacan par Artaud, quand bien même Lacan interdisait à ses élèves de lire Artaud. Mais pour quelle raison cette autre mise à l’écart qui reconduirait neuf années d’enfermement psychiatrique sous contrainte ? On abordera lentement Artaud, à pas feutrés… jusqu’à le retrouver chez Barthes (le neutre) où il croise Lacan.

Bibliographie

Antonin Artaud, Lettres 1937-1943, Paris, Gallimard, 2015 (tout spécialement).

— Œuvres, Paris, Gallimard, « Quarto », 2004.

Roland Barthes, Le Neutre, Paris, Seuil / Imec, 2002.

Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, La Véritable Histoire d’Artaud le Mômo, Paris, Le temps qu’il fait, 2020.

Jacques Prevel, En compagnie d’Antonin Artaud, Paris, Flammarion, 1974.