D'une thérapie l'autre
Wittgenstein et Lacan
GUY-FELIX DUPORTAIL est maître.de conférences à l'université Paris-1 Sorbonne, où il anime le séminaire « Philosophie et psychanalyse ».

Lorsque Wittgenstein meurt à Cambridge en I 95 I, Lacan tiei

domicile parisien un séminaire consacré à l'homme aux louùs. l'une des

plus célèbres psychanalyses de ,

de penser grâce à ses analyses et descriptions de nos manières de nous

débrouiller ou de nous embrouiller avec les mots; l'autre vient d'entamer

un retour à Freud placé sous le signe du langage.

Leur rencontre n'aura pas lieu, mais plusieurs années après le décès de

Wittgenstein, Lacan s'y référera dans son Séminaire à plusieurs reprises

(1966, 1969, 1972). Ces interventions du philosophe dans l'itinéraire de

pensée du psychanalyste sont décisives et ,

une hypothèse : si l'inconscient est structuré comme un langage, alors il

doit avoir une grammaire. Selon cette conjecture, le champ commun entre

Wittgenstein et Lacan n'est plus délimité par la seule proposition négative

de l'absence de métalangage ( 1969), mais il épouse la forme véritablement

positive du concept de grammaire.