Sophie de Mijolla-Mellor est psychanalyste, professeur de psychopathologie clinique à l'Université Paris 7, directrice de la rédaction de la revue Topique et de Recherches en Psychanalyse. Elle a publié de nombreux ouvrages dont, aux Editions l'Esprit du Temps, Les Femmes dans l'histoiredela Psychanalyse.

Freud à la fin de sa vie lisait beaucoup de romans policiers notam-
ment ceux d'Agatha Christie. Paula Fichtl, sa fidèle gouvernante,
se souvient : « En matière de romans policiers, Freud choisit
surtout des auteurs anglais, comme G.K. Chesterton, Agatha
Christie et Dorothy Sayers. Monsieur le professeur savait presque
toujours qui était le meurtrier, mais s'il s'agissait tout de même
de quelqu'un d'autre, cela l'irritait ». Dans La Psychanalyse en
matière judiciaire, Freud évoque les similitudes entre le travail du
psychanalyste et celui du détective,

À la lumière de ia biographie d'Agatha Christie, Sophie de
Mijolla-Mellor part à la recherche de cette vérité cachée dans
ses romans et, parce qu'un meurtre, chez Agatha Christie, est
toujours familier, voire familial, elle nous entraîne dans son uni-
vers fantasmatique. Comme dans les romans dont elle parle,
Sophie de Mijolla-Mellor éveille chez le lecteur cette pulsion
d'investigation qui fonde en chacun de nous le plaisir de lecture
grâce au processus sublimatoire. L'auteur met ainsi en regard les
fantasmes infantiles de la jeune Agatha Miller et les histoires
que lui racontait sa mère avec les séquences de ses romans. Le
meurtre pour Agatha Christie est donc ordinaire, les meurtriers
sont « banals » et parfois sympathiques. Tout le monde peut être
un assassin puisqu'elle met en scène des criminels qui nous
sont familiers.

Une lecture passionnante de l'œuvre d'Agatha Christie sur le
divan de la psychanalyste.