Neurosciences et psychanalyse
ARLETTE PELLE, psychanalyste, exerce à Paris. Elle est membre de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse et a dirigé l'Association SAPP (Supervision et Analyse Psychanalytique des Pratiques Professionnelles). Elle a notamment publié L'inconscient est-il politiquement incorrect ? avec Isabelle Floc'h (Eres, 2008), et Ce que nous enseignent les ruptures majeures (L'Harmattan, 2011).

Le cerveau et l'inconscient

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'un côté, les neurosciences et le cerveau, et, de l'autre, la psychanalyse et le sujet. Deux disciplines, habituellement fermées l'une à l'autre, voire antagonistes, deux logiques qui s'affrontent, celle de la rationalité scientifique et celle des lois du langage, et deux visions de l'humain ?
Les réserves émises par les neuroscientifiques eux-mêmes quant à leurs avancées et leur reconnaissance de la complexité du cerveau passent inaperçues car les effets d'annonce largement médiatisés de ces travaux font émerger la figure d'un humain « neuro-enchanté ». Ce scientisme exerce une telle fascination que l'inconscient freudien passe alors pour un obscurantisme.
Pourtant la science du cerveau (neurosciences) et la science du sujet (psychanalyse) ne peuvent pas s'ignorer. De Kandel à Damasio, de Edelman et Tononi à Naccache, la reconnaissance de l'œuvre freudienne est unanime.
Les savoirs et les technologies peuvent-ils fabriquer un nouvel humain, ni homme ni machine, hybride de systèmes électroniques et de corps biologique ? L'expérience subjective, les faits psy-chiques sont-ils rapportables à l'activité cérébrale, à la vie de la matière ?
Cet ouvrage montre que la psychanalyse joue le rôle de limite à la tentative d'objectivation de l'humain mais que des chemins s'ouvrent pour trouver des connexions entre la science du cerveau et la science du sujet sans que l'un ou l'autre champ de savoir y perde sa spécificité.

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