Roland Gori est professeur de psychopathologie clinique à l’université d’Aix- Marseille I, psychanalyste, membre d’Espace analytique et président du SIUEERPP (Séminaire inter-universitaire européen d’enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse).

À quelles conditions la psychanalyse, définie ici comme la mise en oeuvre
d’une méthode dans une pratique clinique, peut-elle prétendre à la
connaissance scientifique, sans renoncer pour autant à la spécificité de sa
démarche ? À quelles conditions la psychanalyse risque-t-elle de se dégrader
en conception du monde, en idéologie et en rhétorique d’influence ?
L’auteur montre comment, dans l’histoire du mouvement psychanalytique,
Freud et ses disciples ont été « roussis au feu du transfert », transfert que
les conditions particulières de la méthode produisent. Ces relations passionnelles
naissent de l’usage particulier que la psychanalyse fait du langage
et de la parole, de leur pouvoir de révélation et de leur fonction symbolique.
Pouvoir et fonction que les sciences actuelles tentent de récuser en
« naturalisant » l’humain et en destituant la « preuve par la parole ».
Dix ans après la première publication de l’ouvrage, cette édition augmentée
d’un prologue précise qu’aujourd’hui, ce ne sont pas les conditions de
validité épistémologique de la psychanalyse qui la menacent mais plus
encore les conditions sociales de sa mise en oeuvre.