Sous la direction de:

Ont collaboré au livre : julia Kristeva Dominique Cupa Karine Rouquet-Brutin Michèle Bompard-Porte Brigitte Galtier-Antoinette Molinié.

LA CRUAUTÉ

au féminin

La jouissance du macabre dans ses diverses formes de
représentation n'est pas un fait nouveau et constitue pour
lecteurs et spectateurs jamais blasés une manière de vivre
les émotions cruelles et primitives, recouvertes par la civi-
lisation. Mais la multiplication des « reines du crime » dans
la littérature de série ouvre une interrogation nouvelle.

Sommes-nous face à un phénomène qui dessinerait une
image du féminin avec une cruauté spécifique, différente de
cette « pulsion de cruauté » classiquement liée par Freud
à la sexualité masculine dans sa conquête amoureuse ?
Que nous apprennent à cet égard d'autres romancières,
Colette en particulier, ou des hommes lorsqu'ils parlent de
leurs mères comme Louis Guilloux et bien d'autres. Quels
sont les échos étranges que renvoient les cultes encore
actuels de la « Vierge cruelle » andalouse ?

Les femmes, auteurs de ce livre, ont réuni leurs compé-
tences respectives en psychanalyse, littérature et anthro-
pologie, pour tenter de dégager une image originale et
spécifique de la cruauté. De ces pages émerge le fantasme
d'une déesse mère archaïque, omnipotente et indifférente,
face cachée de ce continent noir vis-à-vis duquel l'aber-
ration suprême serait d'imaginer qu'il puisse vouloir autre
chose que les objets de sa propre complétude.

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