Le witz
mars 2020
€20.00

SURGENCE n°18 – Février 2020 : LE WITZ

 

            D’où est venu à S. Freud ce désir de concevoir très sérieusement Le Witz dans sa relation avec l’inconscient? L’après-coup qui nous a conduit à délaisser l’intitulé de ces journées « Faire Witz » tient au titre même de l’œuvre  freudienne « Le Witz », séduisant par son urgence, mais porteur d’un paradoxe fondateur…

            Ce désir lui est sans doute venu d’une « autre scène », directement impliquée dans ce « mot d’esprit », qui n’était avant lui que « bel esprit », pour devenir une formation de l’inconscient au même titre que le rêve ou l’acte manqué. En effet, on dit « faire un mot d’esprit », mais l’intentionnalité latente et l’anticipation supposée du transitif « faire » sont incompatibles avec la surprise et la fulgurance du Witz freudien. On ne « fait » pas un Witz, il « se fait » à l’insu de qui l’énonce, et à l’adresse de qui veut bien l’entendre.

            Il s’origine donc dans un lieu « Autre », qui justifie ici pleinement sa définition lacanienne de « trésor du signifiant » ; dont le trait traverse un locuteur/passeur, surpris par l’effet qu’il suscite chez un auditeur que « l’inouï » de la trouvaille articulée peut – par le gain rieur du non-sens soulevé mis en jeu par un tiers –, stupéfier et illuminer.

            Pour Lacan, le grand Autre dit : « Ceci est le trait d’esprit ». Par la métaphore de la flèche qu’il évoque, il spécifie la vitesse et la précision de ce qui arrive, au bon moment et au bon endroit, et nous met dans le rapport le plus direct avec l’inconscient freudien.

            Ce que Lacan authentifie, pour sa part, cinquante ans plus tard : « C’est ainsi que j’ai fait bailler trois mois, à en décrocher le lustre dont je croyais l’avoir une fois pour toutes éclairé, mon auditoire, à lui démontrer dans le Witz de Freud l’articulation même de l’inconscient. » Witz dont traite abondamment Lacan dans son séminaire 1957-1958, livre V, Les formations de l’inconscient.

Existe-t-il meilleure illustration signifiante du trait d’esprit, que le trait qu’en donne Lacan dans le schéma du chapitre I de ce même séminaire.

 

Gabriel BALBO – Pierre FESSELET

 

le witz

 

 

 


 

sommaire

SOMMAIRE

 

  • Pierre FESSELET : Introduction. Les prospérités du Witz
  • Frédéric VITALIS : L’économie du Witz
  • Regina RÜTTIMANN : De l’usage du Witz dans la Vienne de Freud
  • Hélène DUCRET LACAZE : Anna Des Amours
  • Pierre FESSELET : Introduction au travail des cartels du GRFCCP
  • Rachel BOICHOT, Céline BOYAUD, Marie GARNIER, Gabriel GUINCHARD : Et vous trouvez ça drôle?
  • Matthieu DUTOUR : L’infantilt
  • Lætitia AUCHARLES, Jean-Yves GAUTHIER, Marie-Noëlle LIM : Le psychodrame psychanalytique individuel en groupe comme Witz
  • Lucie CHADOURNE, Maryse CRETIN, Nathalie LE MEE, Camille WAITE : Le Witz rédempteur
  • Aurélia BENISTY : Se rappeler Rabelais
  • Jean-Luc JOLIT : Autrement dit
  • Lucile BURNY, Anne GAUDARD, Jeanne-Antide LAMI, Réjane MARQUIS : Le Witz et l’interprétation
  • Maryse CRETIN : Le mot d’esprit ou la paix des braves
  • Yves INSERRA : Sublime(s)!
  • Sophie GALLAND, Magali GORVAN, Maryse ROBERT, Gilles SPICHER, Colette TAUFENBACH : Witz : la bonne trouvaille!
  • Nathalie KATO : Le mot d’esprit, essence de la sublimation?
  • Marie-Jeanne THEVENET HIMBERLIN : Tengo duro
  • Hugues ZYSMAN : Le Witz
  • Frédéric VITALIS : Cher Père
  • RÉSUMÉS ET MOTS-CLÉS
  • MOTS CROISÉS

 

 

La revue Surgence est éditée et diffusée par la Libre Association Freudienne.
Elle est en vente au prix de 20 euros, sur le site www.libre-association-freudienne.org ou au 06 88 47 72 39