novembre 2000
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Au point de départ du parcours amorcé dans ce numéro : la situation psychanalytique et son dispositif de parole, ou plutôt les conditions de parole qu'elle met en place. Conditions très particulières et qui le restent bien que la " culture " y semble désormais habituée. Elles entraînent à considérer de façon plus explicite bien d'autres positions et dispositions de surgissement et d'organisation de la parole, du discours, du silence.

Il reste donc important de garder à l'esprit, dans ce parcours, les traits de la situation de parole en psychanalyse, car ils nous permettent de penser différemment d'autres lieux ou fonctionnements d'autres configurations, d'autres postures. Nous disons ici " situation ", et non pas " cadre " comme beaucoup d'autres le font. En effet, l'appeler " cadre ", c'est déjà une façon d'écarter, avec un regrettable succès, l'étrangeté elle-même qui est au
coeur de la psychanalyse, la façon fondamentale dont elle " s'éloigne de la psychologie descriptive du conscient " (Freud).

En ce sens il en est de l'analyse comme des autres dispositifs envisagés dans ce numéro. L'interlocuteur n'est-il pas chaque fois suscité, appelé, dans le réel, comme un fantôme ou un revenant ? On verra, au long des contributions, comment selon les différentes positions et dispositions de la locution, selon les diverses matières et objets de la parole, se font jour, dans le langage, d'autres langages. Comment chez l'écrivain, l'enseignant, le sociologue, le tribun, le poète, l'épistolier, le peintre et celui qui regarde la peinture, sont mises en oeuvre des règles implicites (explicites dans la cure) - implicites ou explicites, certaines de ces règles règlent en effet la parole et le langage, certaines les dérèglent et parfois les ravagent.