Devenir étranger.e.s
juillet 2020
96
€23.00

Devenir-étranger.e.s

Numéro 96 - Revue semestrielle
Annie BENVENISTE, Marie Dominique GARNIER-GIAMARCHI, Monique SELIM

Avec la participation de Manola ANTONIOLI, Nibras CHEHAYED, Olivier DOUVILLE, Flore GARCIN-MARROU, Olga L. GONZALEZ, Wenjing GUO, Ecem HASIRCIOGLU, Bernard HOURS, Luce IRIGARAY, Elias JABRE, Miléna KARTOWSKI-AÏACH, Julie LAVIALLE-PRELOIS, Maël LE GARREC, Gaëlla LOISEAU, Mohammed METBOUL Voir plus [+]

Illustré par Guillaine QUERRIEN
Aujourd’hui, comme hier et de tout temps, il y a de multiples raisons de quitter son pays, soit qu’on se perçoive de plus en plus étranger à sa société, à distance du mode vie dominant, soit qu’on se retrouve sous l’effet de mesures discriminatoires. Dans les années 1970, on fuyait ainsi la société de consommation à la recherche de paradis lointains. Les convictions politiques également ont été causes de migrations vers des espaces utopiques qui se sont transformés en enfer et en prison aux yeux de ceux qui avaient rêvé y mener une nouvelle vie. Aujourd’hui, animés de sentiments religieux, certains vont se constituer en étrangers, fortifiés ou découragés par les medias et par les lois.

D’autres vont faire la démarche d’adopter une autre nationalité, pour des motifs financiers, dans un contexte où l’achat de nationalité par investissement financier conséquent fait partie des négociations du marché. La répression sexuelle joue désormais à plein dans les exils, rappelant que des femmes au xixe siècle abandonnèrent leur société pour se construire simplement un avenir d’homme, ne fût-ce qu’à travers le déguisement.

Ce numéro de Chimères voudrait appréhender la multitude des ritournelles de l’étranger, interne-externe, à partir d’analyses diverses ou de textes littéraires, comme dans Meursault contre-enquête où le narrateur, étranger à une histoire qu’il endosse, devient le double d’un autre, qui se vivait comme étranger aux événements de sa vie ; sans oublier qu’on ne devient anthropologue que parce qu’on est habité par la représentation d’être étranger à son univers d’appartenance et qu’être psychanalyste c’est aussi devenir un intime étranger.

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